Extraits d'un cahier bleu...

incroyable. ta un talent incroyable.
^^

Ouh là, je suis en retard.............. *non non, pas taper ! j'suis fragile ! pas taper*

Voilà la suite de l'Epée de Llilandril :

II. Le lien

- Mais qu’es ce qui se passe entre vous deux ?
- Rien, répondirent-elle en même temps.
L’Imperator les regarda tour à tour, puis éclata de rire.
- C’est fou comme vous vous ressemblez.
L’Impératrice le foudroya du regard, l’Héritière s’éloigna sans un mot.
- Tara, nous n’avons pas fini ! Il est hors de question que tu arrêtes ton entraînement !
La jeune fille s’arrêta, sans toutefois se retourner.
- Sans mes pouvoirs, je ne peux plus prétendre au Trône. Cet entraînement est donc inutile.
- Justement, il faut que tu puisses te protéger, rétorqua sèchement Lisbeth. Tu ne peux pas dépendre continuellement des autres… Surtout maintenant.
L’Héritière fit volte face brusquement, une intense fureur dans le regard. Elle marcha lentement vers sa tante, ne la quittant pas des yeux. Puis elle s’arrêta à un mètre d’elle.
Sa voix était étonnamment douce lorsqu’elle parla. Il n’y avait aucune trace de fureur, juste une effroyable vérité que l’Impératrice fut la seule à comprendre.
- Si jamais il m’arrive quelque chose, Lisbeth, ça ne sera pas de ma faute. Tu n’auras qu’à t’en prendre à toi-même.
Tara fit volte face et s’éloigna. Un silence pesant tomba sur l’arène d’entraînement. Chemnashaovirodaintrachivu la regarda partir, pensif.
- On aurait dit Demiderus. Incroyable.
Trois adolescents semblèrent hésiter un instant puis suivirent l’Héritière, accompagnés d’un renard, d’une panthère argentée et d’un mammouth miniature de couleur bleue.
Ensembles, ils entrèrent dans la suite. Un pégase miniature les attendait, inquiet. Tara puis caressa les oreilles pour le rassurer, le regard perdu dans le lointain. Ce fut Moineau qui brisa le silence qui s’était installé.
- Tara, qu’es ce qui se passe ?
L’adolescente mit un certain temps avant de répondre.
- Elle sait…
Une larme coula sur sa joue. Ses amis s’approchèrent, inquiets.
- … et elle a banni Robin.

Silence.
Elle était enfermée dans son silence, prisonnière du temps qui passe. Dix jours… Cela faisait dix jours qu’elle avait été séparée de Robin.
Le cœur serré, elle se coucha sans dîner et pleura un long moment, inconsolable. Il fallait qu’elle agisse.
Elle avait besoin de le voir.

La forêt était obscure et rares étaient les rayons de lune qui arrivaient jusqu’au sol. Pourtant, l’Héritière marchait d’un pas vif, le cœur battant, entrant dans une grande clairière.
Après un moment d’attente angoissante, un murmure retentit.
- Tara.
Elle se retourna vivement.
Robin s’approchait d’elle, aussi silencieux qu’une ombre. Lorsque leurs regards se croisèrent il se figea. Il y eut comme un moment de flottement où le temps semblait s’être arrêté, puis la jeune fille se jeta dans ses bras, le visage baigné de larmes.
Ils restèrent un long moment l’un contre l’autre, incapables de dire quoi que ce soit, puis leurs cœurs se calmèrent et ils échangèrent un doux baiser…
- Tara !
Le bonheur s’effaça au profit de la tristesse et de la colère. Ils se séparèrent, s’apprêtant à affronter leur destin.
L’Héritière foudroya l’Impératrice du regard. Sa fureur était telle qu’en cet instant elle la haïssait plus que tout, et une étrange force l’envahit.
Ses mains s’illuminèrent de magie. Verte.
Tara ne sortit de son ébahissement que lorsque Robin s’effondra, les mains crispées sur sa poitrine. Avec un frisson d’horreur, elle réalisa soudain qu’elle lui volait son pouvoir.
L’adolescente essaya de se contrôler, en vain. Prenant la main de l’elfe secoué de convulsions, elle lutta, désirant disparaître le plus loin possible d’Omois…

Tara se réveilla en sursaut.
La première chose qu’elle remarqua, c’était qu’elle avait froid, très froid. Puis son cerveau se mit en marche et l’adolescente se rendit compte qu’elle n’était plus dans sa chambre.
Elle était au beau milieu d’une forêt.
Paniquée, elle chercha Galant du regard. En vain. Elle n’avait ni sa Pierre Vivante, ni sa Chevalière Impériale, mais quelque chose le lui ôta rapidement de l’esprit. Elle éprouvait une vive douleur aux avant-bras.
Lentement, elle remonta ses manches, découvrant avec stupéfaction des glyphes dorés palpitant sur sa peau au rythme d’un cœur qui n’était pas le sien.
Elle était redevenue une Naouldiar.
Partagée entre la joie et l’appréhension, Tara laissa ses manches revenir en place et ce ne fut qu’un long moment plus tard qu’elle sentit qu’elle était observée.
Se retournant lentement, elle aperçut un magnifique pégase au loin. Il l’observa un instant avant de s’éloigner, quelques minutes avant l’apparition de l’effrit qui la ramena au palais.
Assise sur son trône, le teint pâle, Lisbeth était furieuse. Si furieuse qu’elle ne dit pas un mot à sa nièce,, ordonnant à l’effrit de la ramener dans sa suite où l’Héritière retrouva son Familier avec soulagement.

Deux jours passèrent dans le plus grand calme. Tara se tint à distance de l’Impératrice, n’avouant même pas à ses amis le retour du lien. Elle refaisait le rêve chaque nuit, mais sans prendre la magie de Robin. Elle en était heureuse, mais surtout elle aimait partager encore quelque chose avec lui.
Leurs rêves.
Et il l’aimait toujours.
La jeune fille se sentait bien, son désespoir s’était atténué. De temps en temps, il arrivait qu’elle sente les émotions de Robin et même, plus rarement, qu’elle voie d’étranges images.
En cet instant, Tara sentait sa tristesse. Cela la perturba profondément, au point qu’elle cessa de s’intéresser à la conversation de ses amis.
Les glyphes commencèrent à la brûler. Prise de vertiges, elle s’effondra avec l’impression de tomber dans un gouffre sans fin… Puis une douleur effroyable la fit perdre conscience.

- Robin…
Tara sentit qu’on la retournait sans ménagement tandis qu’une voix inconnue continuait de l’appeler. Un liquide chaud coula sur son visage… Malgré elle, elle parla d’une voix faible :
- Tara…
Non, ce n’était pas elle qui avait parlé. C’était la voix de Robin…

- Je dois rentrer au Lancovit, murmura sombrement Cal.
- Nous également, répondit Moineau en jetant un bref regard à Fabrice.
Elle se tourna vers le lit. Tara y reposait, inconsciente.
Ils avaient veillé sur elle toute la journée tandis que le chaman essayait de comprendre ce qui s’était passé. Étrangement, Galant était conscient, observant sa sœur d’âme avec inquiétude.
A contre-cœur, les jeunes sortceliers rentrèrent au Lancovit, décidant d’en profiter pour prendre des nouvelles de Robin. Ils cherchèrent longtemps, sans succès.
- Vous cherchez Robin ?
Angelica. Ils décidèrent de l’ignorer.
- Ce n’est pas étonnant que vous ne le trouviez pas, lança-t-elle.
Surpris par l’absence d’ironie et de méchanceté dans sa voix, ils se retournèrent.
- Que veux-tu dire ? répliqua Cal, méfiant.

Les trois adolescents venaient de finir de dîner. Ils quittèrent la salle à manger.
- Ne parlez pas à Tara de ce qui s’est passé, ordonna Moineau. Ni de cette Arya.
Préoccupés, ils ne virent pas qu’une adolescente à la chevelure brune les avait entendus.

- Bonsoir, Votre Altesse Impériale, lança la jeune fille en s’inclinant respectueusement.
- Angelica ? Qu’es ce que tu fais ici ?
Tara observa son ennemie, méfiante.
- Je viens vous informer de quelque chose qu’on a tenu à vous cacher, Votre Altesse Impériale.
Aucune ironie dans la voix, même pas de méchanceté… L’Héritière n’en revenait pas. Elle resta silencieuse.
- Votre ami Robin M’angil est dans le coma, Votre Altesse Impériale.
Le cœur de la jeune fille loupa un battement.
- Quoi ? Mais que s’est-il passé ?
Angelica ne répondit pas tout de suite, fixant le sol.
- Il… Il est tombé d’une falaise, Votre Altesse Impériale. Et les elfes chasseurs n’ont trouvé aucune trace de combat.
Tara eut un choc.
Comme si le ciel lui était tombé sur la tête.

Elle se réveilla en sursaut, le souffle court.
Le rêve était revenu !
Cela faisait près d’un mois qu’elle l’attendait, le cœur serré. Avec un sourire, elle observa les glyphes sur ses bras puis ne tarda pas à se rendormir.

Le lendemain, se fut avec le cœur joyeux que Tara se réveilla. Elle s’étira… et sentit quelque chose de froid sous son pyjama qui frémissait d’indignation. Un pendentif au bout d’une chaîne. Ignorant le mécontentement de sa Changeline, l’adolescente sortit le pendentif de sous le vêtement et l’observa.
Il s’agissait d’un magnifique pendentif de cristal représentant un pégase aux ailes déployées. Et ce qui était particulièrement étrange, c’était qu’il avait les yeux dorés.
L’Héritière pensa immédiatement à Robin, puis réalisa que c’était parfaitement impossible. D’après le lien, il n’était sorti du coma que la nuit précédente et n’était donc pas en état de faire quoi que ce soit.
Malgré tout, elle ne put s’empêcher de garder le pendentif suspendu à son cou tout au long d’une matinée qui lui sembla étrange. Elle ressentait une profonde impression de déjà vu dont elle n’arrivait pas à se défaire. Après le déjeuner, elle décida de se rendre à la bibliothèque.
Perdu dans ses pensées, elle ne s’aperçut pas tout de suite l’anomalie du biotope désert lorsqu’elle y entra. Elle sursauta et recula, effarée.
En plein milieu du passage reposait un monstrueux croisement entre un Draco-tyrannosaure et un démon couvert de tentacules. Mort.
Tara fronça les sourcils en ressentant une impression de déjà vu plus forte que les précédentes. Elle se secoua, convaincue que c’était stupide.
Une enquête fut menée, sans résultat, à la grande fureur de l’Impératrice. Les scoops de surveillance n’avaient rien filmé et les Tempus n’avaient aucun effet. La question qui tourmentait le palais était toujours la même.
Pourquoi ?

III. Retour à Omois

Bizarrement, le lien disparu aussi vite qu'il était revenue. Une dixaine de jours plus tard, une femme dont Tara n’avait jamais entendu parler envoya un messager pour demander une audience urgente avec les souverains d’Omois… et l’Héritière ! Lisbeth s’empressa d’accepter, avec une impatience inhabituelle.
Cette femme, du nom de Milenda, arriva dans l’après-midi, entourée d’une impressionnante garde rapprochée composée d’une trentaine d’elfes chasseur. Tara, qui discutait avec ses amis dans le couloir en attendant sa venue, fronça les sourcils.
Sous l’ordre de l’un d’eux, les elfes s’écartèrent, découvrant l’inconnue et l’elfe qui commandait le groupe.
La femme d’une quarantaine avait de longs cheveux noirs, et des yeux de la même couleur. Elle était vêtue comme un elfe chasseur, mais le plus impressionnant, c’était son regard. Dur, implacable.
L’elfe avait le même genre de regard, mais c’était différent. À peine adulte, il avait pourtant l’attitude de quelqu’un qui a de nombreuses années d’expérience derrière lui. Sa tenue d’elfe chasseur blanche et décorée de fins traits noirs mettait en valeur les étranges mèches noires qui ornaient sa chevelure argentée.
Le groupe s’inclina respectueusement devant la famille Impériale, inconscient du malaise qui s’était installé.
Sauf l’un d’eux.
- Vous connaissez déjà Maître M’angil, lança Milenda. J’aimerais qu’il assiste à notre entrevue car ce n’est pas seulement mon garde du corps, c’est aussi mon conseiller. Premier de l’Académie, et il est arrivé jusqu’au bout des tests d’aptitude.
Elle sourit, amusée par la stupéfaction de ses interlocuteurs. Ce qui était l’effet recherché, mais qui ne marcha pas sur l'Héritière qui ne comprenait pas. Quand Robin était-il devenu un Maître ? Elle n’avait aucune idée de ce qu’était l’Académie et pourquoi était-il aussi surprenant que son ami soit arrivé jusqu’au bout des tests.
Lisbeth, Milenda, Tara, Sandor, Robin et Xandiar s’installèrent dans une salle spéciale à l’abris des oreilles indiscrètes et s’installèrent autour d’une table, sauf l’elfe et le chef des gardes qui restèrent debout.
Ce dernier était très nerveux. Il savait pertinemment qu’il n’avait aucune chance contre le demi-elfe. Et qu’en cas de problème, il serait mort avant d’avoir eu le temps de faire quoi que ce soit.
Tara, au contraire, était triste et contente à la fois. Elle observa Robin qui était tendu, balayant d’un regard froid la pièce.
- Les évènements récents n’ont rien de rassurant, déclara Milenda, tirant l’Héritière de ses pensées.
- Vous avez des informations au sujet du Démon ? interrogea Sandor.
- Je sais que c’est l’une des organisations que je combat qui a posé ce piège. Sûrement contre Votre Héritière, et ils n’en resteront pas là.
La soudaine inquiétude de Tara fut balayée par une étrange impression, comme si une force était à l’œuvre.
Le palais se mit à trembler. Les lustres de cristal tintèrent. Puis les tremblements cessèrent, laissant tout le monde un peu surpris.
- Mais pourquoi cette organisation a tenté d’assassiner mon Héritière ? reprit Lisbeth.
- Je n’en ai aucune idée.
Les souverains questionnèrent en détail. Tara fut autorisée à se retirer ce qu’elle fit, à la fois heureuse d’échapper à un long moment d’ennui et triste de devoir s’éloigner de Robin.
Ses amis l’attendaient dans le couloir, impatients. La jeune fille répondit à leurs questions puis leur posa les siennes.
- L’Académie est une sorte de… centre de formation pour les elfes, expliqua Moineau. Mais ils ne prennent que les meilleurs. C’est ainsi que Robin est devenu un Maître.
- Et pour les tests d’aptitude ?
La sortcelière lui expliqua le principe.
- C’est la première fois qu’un étudiant arrive jusqu’au bout. Je n’arrive pas à croire qu’il l’ait fait.
- C’est parce que vous ne le connaissez pas assez, lança une voix, les faisant sursauter.
C’était Arya, qui faisait partie de la garde rapprochée. Elle s’inclina devant l'Héritière.
- Votre Altesse Impériale…
- Tara, rectifia celle-ci.
L’elfe eut un sourire.
- Si vous attendez Robin, ça ne sert à rien, ils en ont encore pour des heures. Et nous ne partirons pas avant demain.
Ils se rendirent dans la suite de Tara, s’installèrent dans le salon et reprirent leur conversation où ils en étaient :
- Bien qu’il ne veuille pas l’admettre, commença Arya, Robin est un surdoué.
Elle but un verre d’eau avant de poursuivre.
- Ses pouvoirs sont apparus très tôt. J’ignore quand, car il les cachait soigneusement.
Moineau fronça les sourcils.
- Très tôt ?
- Avant six ans, c’est-à-dire avant que je ne le rencontre.
- Impossible, rétorqua la princesse du Lancovit.
L’elfe la regarda.
- Il est vrai que je n’en suis pas sûre, mais il a tout de même eu ses pouvoirs plus tôt que les autres.
- Ça me rappelle quelqu’un, fit Fabrice en se tournant vers l'Héritière. Il a peut-être été manipulé génétiquement.
Arya fronça les sourcils.
- Qui manipulerait un « simple » demi-elfe ? Et ça ne passerait pas inaperçu.
- Ses pouvoirs ont peut-être été masqués, comme les miens, intervint Tara.
- Il a trois ans de plus que vous, rétorqua Arya. Donc trois années de plus pour le développement de ses pouvoirs. Même un dragon aurait été incapable de produire un sort suffisant pour contenir une puissance plus grande que l’était la vôtre.
Silence.
- Cette hypothèse ne tient pas debout, reprit-elle. Il est surdoué, c’est tout.
- Comment a-t-on découvert ses pouvoirs ? interrogea l’Héritière.
Étrangement, un sourire amusé apparut sur le visage de l’elfe.
- Il a toujours été doué pour le dessin. A l’âge de huit ans, il a dessiné un pégase avec un tel réalisme qu’on le croyait vivant. Et il l’est devenu.
Les autres la regardèrent d’un même air stupéfait, qui signifiait « comment ? ».
- Le dessin s’est transformé en pégase miniature, expliqua-t-elle avec un petit rire. Pendant juste une minute.
- Impressionnant, souffla Cal.
Tara réfléchissait. Au cours de cette conversation, elle avait appris beaucoup de choses. Et pas des plus rassurantes.
- A-t-il raconté ce qui s’était passé aux falaises ? interrogea-t-elle.
Ses amis sursautèrent. L’Héritière les ignora.
- Il ne s’en souvient pas.
- C’est vrai ou c’est ce qu’il dit ?
- Je sais quand il me dit la vérité, affirma l’elfe. Et je sais quand il me cache des choses.
Elles les regarda et un long silence plana dans la pièce.
Arya prit congé. Les adolescents se tournèrent vers Tara. Ce fut Cal qui parla :
- Comment ce fait-il que tu sois au courant ?
- Angelica est venue me prévenir, elle¸ répondit l’adolescent d’un ton froid.
- On voulait te protéger ! La seule chose qu’elle voulait, elle, c’est provoquer une dispute !
L’Héritière se leva.
- Elle n’avait pas sa méchanceté habituelle. Peut-être qu’elle n’est pas ce qu’elle essaie de nous faire croire.
Ignorant la stupéfaction de ses amis, elle quitta la suite.
Tara ne pensait pas vraiment ce qu’elle avait dit. C’était juste une sorte de vengeance car elle n’arrivait pas à leur pardonner. Sauf que quand elle y réfléchissait, le comportement de son ennemie était vraiment étrange.
Plus qu’étrange. Incroyable.
Elle décida de se rendre au Devisatoire. Une bulle de silence s’abattit sur elle.
- Voix ?
- Votre Altesse Impériale ?
La jeune fille grimaça et posa une question dont elle connaissait déjà la réponse.
- Quand les pouvoirs des sortceliers apparaissent-il ?
- Environ à douze ans, rarement moins, Votre Altesse Impériale.
- Et chez les elfes, en particulier ?
- Ils sont plus précoces, Votre Altesse Impériale. Pour eux, c’est entre dix et douze ans.
Tara laissa échapper un soupir d’exaspération, mais ses sourcils étaient froncés.
- Est-il arrivé qu’un elfe prenne possession de ses pouvoirs avant six ans ?
- Jamais, Votre Altesse Impériale. Naturellement, c’est impossible. Sauf…
- En cas de manipulation magico-génétique, devina l'Héritière.
- Exact. Mais si elle est utilisée pour augmenter la puissance de quelqu’un, il est possible de l’utiliser pour faire le résultat inverse. Pour dissimuler, atténuer ou bloquer totalement les pouvoirs.
Tara se figea. C’était possible. Mais pourquoi voudrait-on faire ça à Robin ? Il n’avait aucune raison d’avoir une puissance particulière, vu que ses parents étaient des sortcelier normaux.
Mais autre chose la tenaillait. A propos de Milenda. Après le dîner, malgré l’insistance de ses amis, l'Héritière se rendit à la suite de la jeune femme, seule. Un elfe l’accueilli et la conduisit dans un grand bureau.
Assis de chaque côtés d’une grande table couverte de livres et de parchemins, Milenda et Robin discutaient à voix basse.
Ils se levèrent et s’inclinèrent. Le demi-elfe quitta la pièce tandis qu’elles s’installaient dans des fauteuils près du feu. Tara fut déçue mais elle le cacha et interrogea la jeune femme :
- Pourquoi vous intéressez-vous autant à cet attentat ?
- Parce qu’il n’est pas aussi ordinaire que vous le pensez, Votre Altesse Impériale. Comme vous le savez déjà, un des groupes contre qui je lutte en est l’origine, et cela m’inquiète. Ce n’est pas dans leurs habitudes.
L’Héritière sentait qu’elle lui cachait quelque chose.
- Comment pouvez vous être sûre que ce sont eux ? J’ai de nombreux ennemis, et je n’ai jamais entendu parler de vous lors des précédents attentats.
La femme guerrière fut gênée. Tara décida de profiter de son avantage.
- Alors, quelle est la raison de votre venue ?
- Robin M’angil. Je lui accorde toute ma confiance.
Elle se leva.
- Je vais lui demander de vous raccompagner.
L’adolescente fronça les sourcils. Milenda désirait lui cacher quelque chose, c’était évident, mais elle ne put en discuter d’avantage car son ami était là.
Pendant tout le trajet, l’elfe resta silencieux et Tara était un peu gênée. Le bruit de la porte de la suite se refermant alerta Cal, Moineau et Fabrice qui vinrent à leur rencontre, l’air joyeux.
- On sait que vous vous aimez, lança le jeune Voleur avec un grand sourire ironique, mais si vous ne vous dépêchez pas, vous finirez par être en retard à votre mariage ! Allez, oust ! Vous vous embrasserez à la cérémonie !
Moineau et Fabrice lui jetèrent un regard noir, mais il se retenaient visiblement d’éclater de rire. Tara regardait Robin, attendant sa réaction avec inquiétude.
Ce qui était parfaitement justifié.
- Je te conseille de te taire, à moins que tu sois de hauteur à combattre un elfe, fit ce dernier d’une voix glaciale et parfaitement sérieuse.
Les jeunes gens le regardèrent d’un air stupéfait et un silence tendu tomba. L’Héritière fit comme s’il ne s’était rien passé et engagea la conversation, mais malgré ses efforts, l’elfe resta distant.
Après un moment, Tara entraîna Robin dans sa chambre, s’attirant des clins d’œil pleins de sous-entendus de la part de Cal.
Elle s’assit sur le lit. L’elfe hésita, puis l’imita. Il était toujours aussi tendu mais moins froid et moins distant.
- Tu m’as tellement manquée.
Robin se rendit compte de ce qu’il venait de murmurer, et se traita mentalement d’imbécile. Cette phrase, elle l’avait entendue pendant plus d’un mois dans ses rêves.
- Moi aussi, répondit-elle sans rancune.
Mais sa phrase avait ravivé l’inquiétude que l’elfe éprouvait et Tara le sentit.
- C’est le Z’alen’maril, avoua-t-il. Cela m’inquiète. J’espère qu’il ne t’ait rien arrivé.
- Non, mentit-elle. J’étais surprise, c’est tout.
Silence.
- J’ai réfléchi à notre situation, murmura-t-il en évitant son regard. Et j’ai décidé que… qu’on ferait mieux de ne plus essayer de se revoir.
L’Héritière sentit son sang se figer dans ses veines et elle se leva d’un bond.
- Décidé ? s’écria-t-elle. Et moi, tu m’oublies ?
- Non, répondit-il sèchement en la regardant droit dans les yeux. Je n’ai fait que de penser à toi. Depuis qu’on s’est rencontrés, je sais que mes sentiments n’ont aucun avenir, et je sais que c’est la bonne solution, que j’aurais dû accepter dès que j’ai posé mon regard sur toi. Mais tu ne peux pas comprendre, car l’amour t’aveugle.
La jeune fille eut l’impression qu’on lui avait planté un couteau dans le cœur.
- Ta chute de la falaise t’a rendu fou !
L’elfe la regarda, surpris, puis la colère l’envahit et il se leva.
- Ouvre un peu les yeux ! Je ne suis pas fait pour toi ! Je suis un demi-elfe et tout l’amour du monde ne pourra rien y changer !
Des larmes se mirent à couler sur les joues de Tara sans qu’elle y prête attention. Robin avait raison mais elle ne pouvait l’accepter.
- Dirais-tu la même chose si je n’étais pas une descendante de Demiderus ?
- Je dirais la même chose si nos sentiments te mettaient en danger, répondit-il avec calme. Ce qui pourrait ce produire.
Elle essuya d’un geste ses larmes.
- Et toi ?
- Tout est de ma faute.
- Sans toi, je suis plus en danger, rétorqua-t-elle.
L’elfe s’avança vers la fenêtre et regarda le paysage, tournant le dos à l'Héritière.
- Peut-être, murmura-t-il. Mais ce n’est pas parce que je ne suis pas près de toi que je ne te protège pas. Je le fais et je continuerai, car si tu meurs et que le Z’alen’maril ne me tue pas, c’est la culpabilité qui le fera.
Tara s’approcha et regarda par la fenêtre.
- La culpabilité ? Mais s’il m’arrive quelque chose, tu ne seras pas coupable.
Robin poussa un soupir douloureux.
- Tu ne peux pas et j’espère que tu ne l’auras jamais à comprendre.
Elle le regarda.
- Qu’es ce que tu veux dire ? Tu crois que je ne me suis pas sentie coupable quand tu as été banni ?
- Je parle d’autre chose.
- C’est à propos de l’histoire du biotope ? Et c’est pour ça que tu fermes ton esprit ?
L’elfe resta silencieux.
- Mais pourquoi tu ne veux pas m’en parler ?
- C’est mieux ainsi.
Il détacha son regard de la fenêtre et retrouva la sécheresse qui était la sienne, désormais.
- Il est temps que je retourne auprès de Maludil. Adieu.
Robin quitta la pièce sans un regard. Tara ne bougea pas, paralysée.
Moineau entra, l’air inquiet.
- Ça va ?
Les larmes se remirent à couler, sans plus pouvoir s’arrêter.

IV. Aël'z'aril

Deux mois. Deux mois qui avaient semblé durer deux ans. Comment reprendre une vie normale après ce qui s’était passé ? Comment oublier ? Il n’y avait pas de réponse, car Tara ne le pouvait pas.
Seul Galant lui donnait la force d’affronter les jours les uns après les autres. Le lien entre eux s’était renforcé et ils passaient la plupart de leur temps à se balader sans but dans le palais... errer, plutôt. Arya venait souvent les voir. Elle s’était liée d’amitié avec l’Héritière à force de venir à Omois pour lui donner des nouvelles de Robin.
Elle était venue avec les amis de Tara ce jour là. Eleanora et Fafnir étaient également présentes. Ils se promenaient dans le palais lorsqu’une boule de cristal roula à leurs pieds et explosa.
Il y eut un éclair de lumière… et puis plus rien. Rien que le noir absolu.
L’obscurité de l’aveugle.
L’Héritière n’eut même pas le temps de s’en soucier car une sorte de tentacule de magie s’empara d’elle et la piqua dans le cou. Elle perdit instantanément conscience.

Poum poum. Poum poum. Poum poum.
Tara mit un certain temps avant de se rendre compte que ce qu’elle entendait était en fait les battements de son cœur. Une affreuse migraine la taraudait, brouillant ses pensées. Elle ouvrit les yeux, n’apercevant qu’une vague lumière floue.
Elle avait retrouvé la vue, c’était déjà ça.
Il lui fallut un long moment pour se réveiller complètement. Autour d’elle, ses amis et les Familiers reprenaient peu à peu conscience. Cal jurait abondamment, furieux, mais le rire d’Eleanora le calma.
- Magister commence vraiment à me taper sur les n…
La porte s’ouvrit brusquement, laissant entrer une dizaine d’hommes vêtus de noir, la tête dissimulée sous un capuchon. Sans un mot, ils leur passèrent aux poignets des menottes fait d’un étrange métal bleuté qui les empêchaient d’utiliser leur magie.
La salle où ils furent emmenés n’était meublée que d’un trône noir sur lequel était installé un homme vêtu de la même manière que les autres.
Tara retint un soupir d’exaspération. Décidément, les « méchants » étaient tous pareils.
- Vous voilà enfin, Votre Altesse Impériale.
Silence.
La silhouette se leva et s’approcha.
- Je vais enfin pouvoir effectuer la tâche qui m’a été confiée…
L’Héritière ne comprit pas. Il éclata de rire.
- Je n’ai rien contre vous, personnellement. Mais je dois obéir à la Loi…
Quelle loi ? se demanda-t-elle.
- … et vous tuer moi-même puisque vous avez échappé au piège du biotope. Et maintenant, car depuis que Milenda a découvert mes projets, j’ai toujours son demi-elfe sur le dos.
Des hommes entrèrent, soutenant Robin. Lorsqu’ils le lâchèrent, l’elfe s’effondra, apparemment dans un état d’extrême faiblesse. Milenda avait raison, songea Tara, le cœur serré.
- J’ai perdu un grand nombre d’hommes en voulant le capturer, lança la silhouette. Il le paiera plus tard, après avoir échoué à vous protéger. Ainsi, Milenda éprouva de nouveau la douleur de perdre des êtres cher à son cœur.
La jeune fille fronça les sourcils mais n’eut pas le temps de se poser de question car le chef venait de sortir une épée…
… qui disparu dans un éclair de lumière verte.
Robin se releva avec difficultés. Ayant perdu l’anneau d’or qui retenait habituellement des cheveux, de longues mèches blanches et noires tombaient devant son visage crispé de fureur.
Une épée apparut brusquement dans sa main. Avec une extraordinaire rapidité, il tua deux hommes avant que les ennemis ne se ressaisissent. Le combat commença.
- Par Llilandril, ce sont des elfes ! jura Arya.
Malgré cela, Robin ne semblait pas avoir de difficultés, débordant de fureur.
Ce fut un massacre. Ébahis, les amis de l’elfe l’observaient leur ami dont les veines, sur la peau et le visage, commençaient peu à peu à luire d’une lumière verte semblable à sa magie.
- Aël’z’aril, murmura la jeune elfe, horrifiée.
Le chef activa un Transmitus, abandonnant ses subordonnés.
Tara se sentait mal, percevant une étrange force émanant du demi-elfe. La même force qui faisait fondre les menottes. Robin, enveloppé d’une aura de magie éblouissante, regardait les cadavres étendus autour de lui, coupé du monde par sa colère tandis que toute la bâtisse tremblait avec violence.
Les adolescents réussirent à briser leurs menottes.
- Assommez-le ! hurla Arya.
Les sortceliers incantèrent. Lorsque les sorts touchèrent l’elfe, celui-ci hurla. Son pouvoir se déchaîna, formant une gigantesque tempête qui jeta les sortceliers à terre, mais pas Tara.
La tempête de magie ne lui faisait aucun mal et l’adolescente, comme si elle la reconnaissait, tandis qu’elle luttait pour entrer dans l’esprit de son naouldiar. Tout en continuant sa lutte, elle avança au cœur de la tempête malgré les cris de ses amis.
Le demi-elfe était inconscient, allongé dans les airs comme s’il était porté par le pouvoir. Lentement, elle s’approcha.
- Robin, murmura-t-elle.
L’Héritière tendis une main tremblante, frôlant celle de l’elfe du bout des doigts.
Une vive lumière jaillit, effaçant la magie. Robin tomba mollement aux pieds de Tara, inconscient, ses veines continuant de luire.
Arya, livide, se précipita vers l’elfe, le prit dans ses bras et le souleva.
- Il faut qu’on s’en aille, vite !
Un bruit de cavalcade retentit au loin.
Puis un épais et angoissant silence.
- Aël’z’aril ! cria une voix stupéfaite.
Arya laissa échapper un vilain juron.
- Il ne faut pas qu’ils le trouvent ! Partons !
Ils se mirent à courir, cherchant désespérément une Porte de Transfert.
- Et qu’es ce qui va se passer, commença Cal, si…
- Ils le tueront, l’interrompit sèchement l’elfe.
Tara en fut horrifiée, et elle ne chercha pas à se demander pourquoi. Seule la survie de celui qu’elle aimait comptait.
Ils trouvèrent la Salle de la Porte et s’y barricadèrent. Arya l’activa, hurlant une destination incompréhensible…
- Aïe !
- Pousse-toi, tu m’écrases !
Tara, allongée sur le sol, ouvrit les yeux… pour ne voir strictement rien. L’endroit où ils étaient était plongé dans l’obscurité, à part une légère lueur verte qui émanait de Robin.
Arya alluma un globe lumineux.
- Ce passage a été créé que pour un cas d’extrême urgence, s’excusa-t-elle en examinant le demi-elfe, les sourcils froncés.
- Qu’es ce qui lui arrive ? interrogea Tara, morte d’inquiétude, les glyphes de ses bras la brûlant douloureusement.
- Aël’z’aril.
D’une voix sombre, l’elfe expliqua :
- Il y a des millénaires, mon peuple possédait sa propre forme de magie. C’était bien avant l’arrivée des dragons qui nous imposèrent la leur de force…
- Votre propre forme de magie ? répéta Moineau, curieuse. Je n’en ai jamais entendu parler…
- Nous avons nos secrets, mais peu importe. Ce qui est important, c’est que la magie des dragons a réagi avec la notre. Cela a donné une sorte… d’incohérence. Des centaines de milliers d’elfes sont morts, consumés par leur propre pouvoir. Puis c’est devenu de plus en plus rares, et le dernier Aël’z’aril’en n’était autre que Llilandril.
Les adolescents la regardèrent d’un air stupéfait.
- M… mais, balbutia Tara, l’Arc m’a dit qu’elle s’était étouffée avec une arrête de poisson…
Ils se tournèrent avec elle, plus surpris par le fait qu’elle ait communiqué avec l’arc que par la stupide mort de l’elfe de légende.
- Vous croyez que je lui aurais demandé de prendre cet arc sans être sûre qu’il ne risquait rien ?
Arya lui jeta un regard soupçonneux puis continua :
- Llilandril est la seule à avoir jamais survécu à l’Aël’z’aril et il me semble que son arc t’a menti car je dispose d’informations qui me prouvent qu’elle n’aurait pas pu mourir ainsi.
L’Héritière n’avait prêté attention qu’à la seule chose qui l’intéressait :
- Robin survivra, j’en suis persuadée. Il n’est elfe qu’à demi, l’Aël’z’aril’en ne pourra pas le tuer !
- Rares sont les Aël’z’aril’en à montrer une telle puissance…
- Mais je parie que Llilandril à fait le même genre de chose, rétorqua Tara d’un ton buté.
- Mais personne ne sait comment elle a survécu ! Tout à l’heure il allait y rester, et nous avec, quand il s’est brusquement calmé.
La jeune fille resta silencieuse tandis que l’elfe baissait la tête.
- Il est en train de mourir et rien au monde ne pourra y changer quoi que ce soit.

Elle était seule.
L’adolescente, ignorant les larmes qui coulaient sur ses joues, caressa la joue de l’elfe du bout des doigts.
- Je t’aime, Robin.
Elle pensa un instant à Galant, resté à Omois avec les autres Familiers. Le lien était bloqué, sûrement par les murs spéciaux de la pièce et du bâtiment au-dessus d’elle.
- Je te sauv…
Tara s’interrompit brusquement. Se levant d’un bond, elle quitta la pièce et grimpa les escaliers à tout allure.
- Arya !
L’elfe sursauta, rattrapant de justesse le plateau qu’elle venait de lâcher.
- Qu’es ce qui se passe !
- J’ai trouvé al solution. Il faut transférer le pouvoir de Robin !
- C’est une excellente idée ! s’exclama Fabrice.
- Mais c’est dangereux, rétorqua Moineau.
Arya approuva d’un signe de tête.
- Mortel, même. Je suis une elfe, j’ai beaucoup plus de chance de mourir bien que je ne peux pas être le receveur. De plus, l’Aël’z’aril réagira avec votre magie. Votre magie de dragons.
Cal fronça les sourcils.
- De dragon ?
- Ils vous enseignent leur forme de magie et votre pouvoir en est affecté. Bien qu’il soit moins dangereux pour un Aël’z’aril’en que celui d’un dragon, votre pouvoir réagira avec l’Aël’z’aril. Et vous tuera.
Silence.
- Je suis la seule à pouvoir le faire, intervint Tara d’une voix calme et déterminée. Et je le ferai.
Arya la regarda droit dans les yeux, ce qui lui ôta toute envie de protester.
- Redescendons.
Une fois dans la cave, les sortceliers se placèrent en cercle autour de Tara et Robin. Sous la direction d’Arya, ils incantèrent. Le pouvoir quitta le corps de son propriétaire et investit la jeune fille avec violence.
Pendant un court instant, elle éprouva une douce impression de sérénité… Puis elle perdit le contrôle. Un cri strident jaillit de ses lèvres tandis qu’elle avait l’impression de brûler de l’intérieur. De drôles de sensations l’envahirent au point qu’elle n’entendit pas l’autre cri.
L’Héritière se sentait différente. Elle ne comprenait pas pourquoi et tout ce qu’elle voyait était des images se succédant à toute vitesse, floues, incompréhensibles.
Puis le pouvoir de Robin quitta son corps.
Effarée, elle vit que le demi-elfe avait repris conscience et tendu les bras vers elle pour récupérer son pouvoir. Le temps sembla s’arrêter. La jeune fille oublia tout, captivé par le regard de celui qu’elle aimait où elle pouvait lire des émotions contradictoires. Elle put comprendre une chose aussi facilement que s’il l’avait dite.
« Je perds la vie mais je sauve la tienne ».
Puis l’Aël’z’aril repris ses droits.
Le pouvoir de l’elfe illumina ses yeux, il lâcha un long hurlement avant de retomber, inerte. Tara se laissa tomber près de lui, désespérée. Elle avait échoué.
Il allait bientôt mourir.

Le silence d’un sommeil malheureux planait sur le bâtiment coupé du monde. Tara referma le livre et soupira. Complètement inutile. Perdue dans sa tristesse, elle descendit à la cave.
Ce ne fut qu’au dernier moment, alors qu’elle se trouvait derrière la porte légèrement entrouverte, que l’adolescente se rendit compte qu’il était là. Accroupi près de Robin, le visiteur semblait plongé dans une profonde réflexion, ses mains illuminées de magie.
L’Héritière ouvrit la porte sans chercher à se montrer discrète. Il sursauta et se leva.
- J’ignorais que tu avais un spécimen aussi intéressant dans ta collection, Tara.
Malgré elle, la jeune fille sentit la colère l’envahir.
- Que faites-vous là ?
- C’est un phénomène si rare, répondit-il rêveusement, l’esprit ailleurs.
- Je ne vous laisserai pas vous servir de lui. Jamais !
Il soupira.
- Et moi qui voulais t’aider…
- Pourquoi le feriez-vous ?
- Pour comprendre.
Tara resta un moment silencieuse, puis elle prit sa décision.
- Je viens avec vous.
Le Sangrave la regarda un instant.
- Tu sais que tu seras mon otage, pourtant.
Elle manqua de rire en devinant qu’il ne la comprenait absolument pas.
- Vous ne vous souvenez pas de notre discussion sur l’amitié, avant d’aller combattre le Ravageur ?

Cela ne prit que deux jours.
Un matin, Tara fut réveillée par les glyphes qui la brûlaient de plus en plus intensément. Horrifiée, elle LE sentit bloquer le lien.
Jamais elle n’avait eu aussi peur. Jamais elle n’avait couru aussi vite. L’explosion l’assomma à moitié, mais elle se releva et continua son chemin dans la forteresse en ruines, ignorant les cris et le ronflement de l’incendie.
L’Héritière ne tarda pas à s’arrêter.
Elle se laissa tomber à genoux à côté de lui, son visage inondé de larmes.
- Robin, ne me laisse pas, je t’en supplie…
La jeune fille le retourna, tremblant de tous ces membres. Ce fut son visage qui accapara toute son attention, et elle sentit sa vie s’effondrer comme un château de cartes.
Son regard sans vie brisa son âme.
À jamais.

V. Retour à la réalité

La pluie et le vent harcelaient sans relâche les personnes immobiles, leur silence contrastant avec le tonnerre qui retentissait avec force. Le ciel était noir de nuages, tant et si bien qu’on ne voyait même pas que le soleil se couchait.
L’assemblée recula lentement entre les arbres, se disposant en un grand cercle autour du corps sans vie qui venait d’être déposé sur la terre trempée. Le vent emporta les rares paroles au loin, puis le silence régna à nouveau.
Un elfe adulte s’avança, s’agenouilla près de son enfant défunt et prononça de secrètes paroles. Des mots sacrés que nul n’entendit, puis ce fut au tour d’une humaine, la mère. Arya et Milenda suivirent et en revenant, la femme guerrière fit un signe en direction de l’Héritière.
Le cœur serré, elle s’avança en silence. Être autorisée à donner quelques paroles à un elfe mort prouvait que l’adolescente était quelqu’un de cher au défunt. Un peu trop même, dans son cas. Un chat blanc tigré de noir attira un instant son attention, observant la Cérémonie comme n’importe quel elfe.
Tara s’agenouilla, la gorge serrée, la tête baissée, retenant ses larmes au prix d’un effort inhumain. Respecter les traditions, respecter l’honneur. Elle songea amèrement que pour les elfes, Robin n’en avait pas.
Un insignifiant métis. Et pire que tout : un Aël’z’aril’en, un hors-la loi. Un danger pour les autres. Un être à abattre.
L’Héritière aurait aimé lui dire ce qu’elle en pensait, elle, malgré le froid qui s’insinuait jusqu’à ses os et la pluie qui collait ses cheveux à ses joues. Mais en vérité, elle ne savait pas vraiment quoi dire. Comme si les quelques heures de silence dans lesquelles elle s’était volontairement plongée l’avaient privée de ses mots.
- Je t’aime.
Le murmure avait naturellement coulé de ses lèvres, venant droit de son âme.
Il n’y avait rien d’autre à dire.
Alertée par des bruits, elle se releva. Les elfes avaient capturé une silhouette vêtue de noir qu’ils avaient forcé à s’agenouiller et que la foule observait d’un air scandalisé.
L’Impératrice sortit une longue dague d’une de ses poches et s’avança vers l’homme, interrogeant sa nièce du regard. L’Héritière resta un instant immobile.
Elle était calme, elle n’avait pas à réfléchir. Sa Changeline lui fournit un bel arc et tout son équipement, au grand étonnement de l’assistance. Prenant son temps, la jeune fille encocha une flèche, banda son arc et visa.
Tenter d’écouter des Paroles Sacrées. Un acte intolérable, qui n’avait qu’une punition.
La flèche transperça le cœur de l’homme.
Ignorant les regards surpris posés sur elle, Tara retourna près de Milenda et la Cérémonie reprit.
Il y eut un moment de silence puis le corps de Robin s’enfonça lentement dans la terre, entraînant la graine sacrée avec lui. Quelques années plus tard, seul un arbre serait le témoin anonyme d’un esprit disparu à jamais.
Les larmes coulèrent en toute liberté sur les joues de Tara, telles des perles d’un cristal les plus mystérieux qu’il soit.
L’Amour.
L’assemblée se disloqua. Ses amis, sa tante et son oncle partirent tandis qu’elle suivait du regard le chat qui s’éloignait lentement. Un autre être attira son regard.
Angelica.
L’adolescente s’en allait, seule, le visage baigné de larmes. En temps normal, l’Héritière aurait trouvé cela bizarre, mais plus maintenant. Elle n’en avait plus la force.
Surveillée attentivement par les elfes de Milenda, elle regagna la demeure des M’angil avec la femme guerrière et Arya. Ils dînèrent sans un mot puis s’installèrent sans le salon.
La Nuit du Silence.
Une vieille tradition où chacun était seul avec lui-même. Aucun mot prononcé, aucune communication de quelque moyen que ce soit. Juste silence et solitude.

Tara finit par s’échapper, sans Galant. Elle avait besoin d’être seule et n’avait pas envie de montrer ses larmes. Elle marcha sans but, ne s’inquiétant même pas de l’étrange facilité de son évasion alors que la maison était soigneusement surveillée par des elfes aux sens acérés.
La jeune fille ne réfléchissait pas. Elle n’arrivait pas à croire que ce qui lui arrivait était réel. Une étincelle d’espoir subsistait au plus profond de son âme. Se sentant observée, elle se retourna.
Un magnifique pégase l’observait. Tara le reconnut immédiatement, c’était la jument qu’elle avait aperçu lorsqu’elle avait accidentellement emprunté le pouvoir de Robin.
L’animal hennit doucement, comme pour l’approuver, puis s’éloigna. Intriguée par ce pégase sauvage qui n’avait pas peur d’elle, l’adolescente le suivit. Elle perdit la notion du temps, se contentant de suivre instinctivement la jument qui finit par s’arrêter devant de vieilles ruines envahies par les plantes.
Tara les explora avec prudence. Cela ressemblait à une maison dont il ne restait pas grand chose. Effleurant les restes d’un mur calciné de la main, elle sursauta lorsque d’étranges signes luminescents apparurent à sa surface. Il y eut un bruit d’objet en cristal tombant sur de la pierre, puis les signes disparurent.
La jeune fille remarqua avec surprise qu’il y avait désormais un cristal de forme allongée à ses pieds. Elle le ramassa, remarquant qu’il était tiède. De petits glyphes dorés apparurent à sa surface, une chaîne apparut brusquement autour du cou de l’Héritière qui sursauta.
Elle se retourna, cherchant le pégase des yeux, mais il avait disparu. Elle reprit sa route comme si de rien n’était. Robin chassait tout le reste de son esprit.
Un long moment plus tard, Tara arriva à l’orée de la forêt, et ne dû faire que quelque pas pour se retrouver au bord de la falaise. Assise dans l’herbe, elle contempla le ciel coloré par le début de l’aube.
- Pourquoi voulais-tu sauter, Robin ? murmura-t-elle.
Elle sentait que c’était à cet endroit qu’il avait faillit perdre la vie.
La jeune fille s’était échappée pour ce rendre à cet endroit précis, car Arya lui avait dit qu’il y venait pour réfléchir ou simplement regarder la mer.
- Était-ce vraiment insupportable ?
La jument se coucha derrière elle. Sans se poser de question, l’Héritière se blottit contre elle. Elle ne comprenait pas ce qui se passait et en cherchait pas à comprendre.
Elle s’endormit sans même s’en rendre compte.

- Tara, réveille-toi !
La jeune fille ouvrit les yeux, engourdie de sommeil.
Milenda était accroupie près d’elle et lui parlait d’une voix douce tandis que Galant essayait de s’approcher, ce que la jument refusait. L’Héritière, contente que la femme guerrière ne la vouvoie pas et ne l’appelle pas « Votre Altesse Impériale », se leva. La jument fit de même puis s’éloigna après un dernier regard à Tara.
Elles regagnèrent la maison des M’angil, suivies par Galant qui ne lâchait pas sa sœur d’âme d’une semelle, inquiet. Elle le rassura.
Après un rapide petit déjeuner, elle remercia les M’angil et rentra à Omois sous la protection de Milenda, tandis que le chat qu’elle avait aperçu à la Cérémonie la suivait comme son ombre. L’Héritière avait appris qu’il appartenait à Robin.
Ses amis l’attendaient. Il y eut un long moment de silence, puis Milenda partit avec Arya. Selena surgit brusquement et prit sa fille dans ses bras,
- Je suis désolée, lorsque j’ai appris la nouvelle tu étais déjà à Selenda.
Tara se dégagea et, passant devant Isabella sans même lui accorder un regard, regagna sa suite.
Elle se laissa tomber dans un fauteuil, des larmes coulèrent surs ses joues. Le chat sauta sur ses genoux et s’y roula en boule. Selena s’approcha.
- Je sais que c’est dur, murmura-t-elle, ce l’est toujours quand on perd un ami. Mais personne ne pouvait prévoir qu’il était un Aël’z’aril’en.
- C’était un guerrier, renchérit Isabella. Mort en guerrier. Il tenait à ta sécurité, et il était prêt à se sacrifier pour te protéger. Tu devrais être fière de lui.
Tara s’arrêta subitement de pleurer. Elle venait d’avoir la réponse à la question qu’elle avait toujours refusé de se poser.
Moineau, Eleanora, Cal, Fabrice et Galant comprirent eux aussi et reculèrent instinctivement, surprenant les autres. Le chat bondit sur le sol, ce qui lui épargna d’être projeté au sol lorsque la jeune fille se leva brusquement, furibonde.
Elle regarda les deux femmes pendant un instant, ayant l’immense envie de tout leur révéler, mais elle se retint.
- Vous ne comprenez rien ! Comment pourrais-je être fière de lui, alors que j’aurai sa mort sur la conscience toute ma vie ? Ce n’était pas seulement un guerrier, je le considérais comme mon frère !
L’Héritière était furieuse. Quand elle pensa au fait que quelques mois auparavant, sa colère aurait fait reculer sa mère et sa grand-mère à cause de son pouvoir, cela la frustra davantage.
Brusquement, la magie omniprésente autours d’eux faiblit. Les meubles et les portes se raidirent, privés de vie, les décorations magiques s’estompèrent.
Tara oublia momentanément sa colère, aussi surprise que les autres. Puis tout redevint normal, et un silence stupéfait tomba. L’Héritière finit par se rappeler la dispute, jeta un regard noir à Selena et à Isabella avant de s’enfermer dans sa chambre en claquant la porte.
Pendant un long moment, elle fit les cent pas, puis elle s’arrêta. Elle avait réfléchi longuement et avait décidé reprendre sa vie en main.

Un mois passa lentement durant lequel Tara ne prononça pas un seul mot, restant enfermée dans sa suite à longueur de temps.
Les jourstaux commentèrent abondamment la mort de Robin, à la grande rage de la jeune fille.
L’Impératrice organisa une fête pour l’anniversaire de son Héritière, juste avec la famille et les amis. Arya, Milenda et Chem avaient également été invités.
Ignorant le mécontentement évident de sa nièce, Lisbeth rompit le silence gêné qui s’était installé.
- Viens souffler tes bougies qu’on puisse couper le gâteau !
Tara s’approcha, regardant d’un œil noir le gâteau posé sur la table, énorme au point qu’il en devenait ridicule.
Brusquement, son attitude changea du tout au tout. Son visage renfrogné devint tendu de concentration, sa main droite s’engouffra dans la poche de sa Changeline et en ressortit avec un éclair argenté…
… pointant une longue épée sur la gorge de l’Impératrice.
Le sourire de la jeune femme s’effaça. Chem s’avança, le premier à sortir de l’ébahissement.
- Pose cette arme, Tara.
La jeune fille sortit un Tricroc de sa poche et le lança de sa main libre. Le vieux mage s’effondra, le corps parcouru de convulsions.
- Je m’occuperai de vous plus tard.
Elle sourit.
- Salle fermée, pas de gardes… Vous me facilitez la tâche !
- Mais qui êtes-vous ? interrogea Lisbeth.
L’adolescente éclata de rire, et sa robe devint grise.
Elle fit un geste en direction de Galant et du chat. Le premier se transforma en une jeune vampyr au teint décoloré, l’autre… en Selemba !
- Prenez les jumeaux, ordonna sèchement Tara.
Les vampyrs arrachèrent les enfants terrifiés à leur mère. L’Héritière jeta un coup d’œil à son accréditation.
- Cinq… Quatre… Trois… Deux… Un…
Dans un éclair de lumière, la salle disparu et ils se retrouvèrent au milieu d’une foule de Sangrave.
Les amis et la famille de Tara durent se rendre. Ils furent conduits aux cachots où Galant et le chat étaient enfermés, Magister les suivant en discutant avec l’Héritière.
- Qu’avez-vous fait à mon Héritière ? demanda Lisbeth à Magister, furieuse.
Le Maître des Sangraves éclata de rire.
- Vous refusez de voir la vérité en face alors qu’elle est sous vos yeux ! C’est elle qui a voulu devenir un Sangrave !
Un silence incrédule plana pendant un court instant.
- Vous mentez ! protesta Chem. Pourquoi aurait-elle envie de devenir un Sangrave ?
- À cause de vous, répondit Tara d’une voix glaciale.
Elle s’approcha de la cellule du dragon, le regardant fixement.
- À cause de vous, et de vos semblables. J’ai décidé d’aider Magister dans sa lutte contre les dragons.
- Tiens, c’est nouveau, fit Cal avec ironie. Depuis quand es-tu d’accord avec celui qui a tué ton père, enlevé ta mère et qui t’a pourri la vie ?
Tara le regarda, la colère brillant dans son regard.
- Depuis la mort de Robin ! Ce sont eux qui en sont responsables !
- Quoi ? s’écria Lisbeth. Tu es prête à mettre AutreMonde entre les mains de ce malade ?
La jeune fille lui lança un regard glacial.
- Ne t’inquiète pas, j’ai tout arrangé avec Magister. Tu vas lui donner ce qu’il te demande, et il vous relâchera.
Un jeune homme aux longs cheveux bruns entra, habillé d’une espèce de kimono noir, une épée reposant dans son dos. Il jeta un regard furtif aux cellules avant de lancer :
- Tara, c’est l’heure de ton cours.
L’Héritière Impériale le suivit hors de la pièce, sans un regard pour ses amis et sa famille. Le Maître et ses Sangraves les suivirent.
Selena la regarda partir, choquée.
- Je n’arrive pas à le croire. Magister a dû lui faire quelque chose, il n’y a pas d’autre explication.
- Je n’en suis pas aussi sûre, répliqua Milenda.
La mère de Tara se tourna vers elle, furibonde.
- Qu’es ce que vous en savez ? Vous ne la connaissez pas !
Les souverains, Isabella, Manitou, Chem et Arya se figèrent, atterrés.
- Personne n’a jamais osé crier sur Milenda, murmura l’elfe à l’intention des adolescents.
La femme guerrière gardait son calme.
- J’ai suffisamment connu Maître M’angil pour savoir qu’ils étaient proches.
Selena lui jeta un regard noir et se détourna.
Milenda ôta de son annuaire droit la seule bague qu’elle possédait, et l’écrasa sous son talon. La petite pierre transparente se brisa.
- C’est pour avertir mes elfes chasseurs de notre position, expliqua-t-elle.

L’attaque fut d’une extrême violence. Les prisonniers furent rapidement libérés. Alors qu’ils courraient dans les couloirs, Galant bifurqua brusquement, échappant à l’escorte. L’Impératrice fit de même.
Le Familier la mena à une Porte de Transfert secrète que Tara s’apprêtait à utiliser, entourée d’une escorte de Sangraves.
- Tara !
La jeune fille foudroya du regard et Lisbeth ne put s’empêcher de frémir.
Sans même un regard pour son pégase, l’Héritière activa la Porte, l’abandonnant aux mains d’une femme qu’elle haïssait.



Bon, voilà.... Il faut que je retourne à l'écriture du 6 (j'ai changé plein de chose et ajouté de nouvelles scènes.... ça devrait te plaire.... mais il faut que je le termine !)

C'est très bon, si jamais tu as d'autre projets, n'hésite pas à nous les montrer^^

LA SUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! VVVVVVVVVVIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIITTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEEEEEEEE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!^^

Désolée, je n'écris plus...

("houuurrrrraaaaa, Neferska est ENFIN de retour !!!!")

Alors je crois bien qu'il y a plusieurs personnes qui t'attendent pour la suite aussi Neferska

moi??? attendre?? pas du tout, je reste zen *position du lotus, encens dans l'air*je suis calme. je suis trèèèèès caaaaallllmmeeeeeuuuhhh...AHHHHHHHHHHH!!!!!!!!!!!! LA SSSSSSSSSSSSUUUUUUUUUUUUUUUUUUUIIIIIIIIIIIIIIIIITTTTTTTTTTTTTTTTTTTEEEEEEEEEEEEEEEEEE PAR PITIÉ!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! JE PEUX PLUS ATTENDRE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! (comment ca, ta arreter d'écrire????? )

(j'ai rien écrit depus plusieurs moi... j'ai arrêté définitevement)

NNNNNNNOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!*se met à genous* TU PEUX PAS FAIRE CA!!!!!!!!!!!!!!1

genous ? *fou rire*
ça ne te dit rien le "hiboux, joujoux, genoux, choux, cailloux, poux" ?

c'est trop tard, c'est déjà fait.

Nefer... Marie... Reviens en un ptit peu...
Mais nous on attend sur tes textes aussi, l'histoire de Memohis avec quelques membres du fofo...

nnaaaaaaannnnnn!!!!!
si tarrête, je ne poste plus l'histoire du forum et ne le montre à personne!!!!!!!!!!!!!!!!!

Eh bien je demanderais à Myriam de me l'envoyer par e-mail

*soupir*

Dans quelle langue faut-il que je le dise ???

Je ne PEUX plus, quoique je veuille !


Cessons d'importuner notre hôte.

alex= je vais barrer mes textes avec un mot de passe!!!!!!!!!!!!!!

bastet= ouinnnnnn!!!!!!!!!!!!! poukoi!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Je crois que tu es la personne la plus tetue que je connaisse...
Et tu ne me répond même pas lorsque j'essaie de te parler sur msn

Aussi, tu peux nous amener plein de monde, et recommencer à poster au lieu de flooder...

et ps: J,ai plus de messages que toi

MON MSN EST BOGUÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉÉ!!!!!!!!!!!!!!!!
et je nai nul part à poster ET je n'amènereais pas d'autre monde, ca me tente pas

et pour les messages, ca va vite changer!!!

Pis finalement votre petit voyage...
Mais quand même...
Allons poster à la bonne place dans le flood, car tout cela devient encombrant

encombrant??? je trouve ca plutot passionnant de semer le flood!^^

Stop le flood, va à la place pour, ceci est pourles créations et ce n'est point pour flooder, dac?

alors je vais
au sujet parfait
pour ce dont on parlait.

cest par une création ca????^^