Pour commencer, quelques textes, je mettrai peut-être des dessins et des poèmes après.
Histoire 1 :Prologue.
7ième pentane du 7ième millénaire
Un violent orage noyait la vallée sous une pluie diluvienne. Dans le sol transformé en boue étaient fichés des armes, des morceaux de métal brillant à la lumière des éclairs. Un paysage de désolation.
Un paysage de naissance.
Elle venait juste d’ouvrir les yeux. L’eau ruisselait sur son armure de métal irisé, aussi transparent que l’air. Avec difficultés elle se redressa, les cheveux pleins de boue et les ailes tâchées de sang.
La jeune fille contempla la vallée un moment avant de se mettre en route. D’après les traces qu’elle pouvait voir, elle s’imaginait sans peine la violence des combats qui s’étaient déroulés en ce lieu désert.
Traversant les restes d’une forêt, elle frissonna. Après la forêt, la vallée se poursuivait. Des hommes y étaient rassemblés près d’un ruisseau, mais ils se turent brusquement en l’observant d’un air ahuri.
- Une femme portant une armure ? lança l’un d’eux. Qui es-tu donc ?
- Je… je ne sais pas.
Il s’approcha et la contempla du haut de ses quarante années.
- Ce n’est pas étonnant que tu sois née, mais ton armure et le fait que nous te connaissions pas signifie que tu n’es pas des nôtres. De plus, tu es trop jeune.
Elle le regarda tristement, puis tourna les talons et s’éloigna. Un autre guerrier la rattrapa et la retint.
- Nous allons t’aider.
Il se tourna vers les autres.
- Elle n’est pas comme les autres, elle ne sait même pas qui elle est. Nous devons la protéger, elle est importante.
Il y eut un silence pendant lequel les combattants échangèrent un regard.
- C’est d’accord, fit le premier guerrier. Zeja , tu te chargeras d’elle.
- Bien, Zomul , répondit le second.
Il se tourna vers la jeune fille.
- Nous t’appellerons Hana .
Approuvant d’un signe de tête, elle se rendit au ruisseau pour s’abreuver puis ils se mirent en route. Les armures mauve feuille des guerrier cliquetaient. Menant la marche, Hana jeta un bref regard en arrière, trouvant que l’armée ressemblait à une forêt en déplacement, puis revint à ses pensées.
Elle avait les connaissances, mais pourquoi n’avait-elle pas d’identité, ni de souvenirs ? Et pourquoi les hommes se laissaient-ils mener, comme si elle était leur guide ? Elle n’avait que seize ans, et elle était une femme qui ne comprenait pas.
Les éléments se déchaînaient. Le vent s’intensifiait, les faisant grelotter tandis que les obscurs nuages pourpres semblaient les écraser de toute leur masse. Malgré le danger, ils firent une halte sous le couvent d’une partie de forêt épargnée par le combat qui s’était déroulé dans la vallée il y a de nombreuses années en ces lieux. Un éclaireur envoyé en reconnaissance revint avec de bonnes nouvelles.
- Après la forêt, il y a le campement d’un village, à deux cinquièmes d’heure de marche d’ici.
Histoire 2 :Prologue :
Seul un léger grattement perçait le silence, l’encre scintillant à la lumière de la lampe.
Goutte.
L’encre se dilua lorsqu’elles se rencontrèrent, emportant une infime partie du secret. Une autre goutte en emporta une autre. Puis une troisième.
Le cahier fut refermé d’un coup sec, la lumière éteinte. L’obscurité reprit ses droits tandis que sonnaient au loin les cloches de dix heures. Le silence étouffant retomba, mes sanglots étouffés par la couverture. Je mis longtemps avant de retrouver ce qui ressemblait au calme. Un calme apparent, une façade devant le tumulte de mon âme.
Pourquoi tout était toujours de ma faute ? Pourquoi la malchance me poursuivait-elle ainsi ? Avec un soupir, je tenta de me rendormir, rêvant comme d’habitude à une vie meilleure.[...]
Fanfiction Tara Duncan 4Un Noël sur Terre
Les jeunes gens pressèrent le pas, traversant les tourbillons de neige, et entrèrent dans l’autel avec leurs grosses valises et des paniers contenant les Familiers transformés en chats. Pour le voyage, ils avaient revêtu l’apparence de jeunes gens d’une vingtaine d’années.
Robin et Tara furent les derniers à entrer, et en payèrent le prix. Les autres avaient déjà les clefs de leurs chambres et les attendaient. Ils s’approchèrent du comptoir.
- Il ne me reste plus qu’une chambre pour deux, fit l’hôtesse, avec un air vaguement gêné.
Ils se figèrent. Tara se mordit les lèvres. Robin s’apprêta à dire quelque chose, mais la jeune fille le devança, car il était hors de questions qu’il aille dans un autre hôtel.
- Exactement ce qu’il nous faut, fit-elle avec un sourire.
Elle prit les clefs de la main droite, où était sa Chevalière Impériale qu’elle avait transformée en … bague de fiançailles !
- Tu viens, chéri ?
Les jeunes gens sursautèrent, et Cal retint un gros fou rire en voyant la tête du demi-elfe.
Ils montèrent à l’étage, dissimulant leurs pensées par des bavardages anodins. Puis ils se souhaitèrent bonne nuit.
Tara et Robin entrèrent dans leur chambre, et un silence gêné s’installa. La jeune fille partit se débarbouiller dans la salle de bain.
Quand elle en sortit, l’elfe allait quitter la pièce, une couverture dans les bras.
- Mais où vas-tu ? interrogea-t-elle, surprise.
- Dehors, je vais dormir dans un arbre, fit-il comme si c’était parfaitement normal.
Tara le regarda, atterrée.
- Mais on est en plein hiver !
- Je suis un elfe, répondit Robin. Et ici, ce n’est rien comparé à Selenda
Elle leva les yeux au ciel. Enfin, au plafond.
- Sur Terre, personne ne dort dans les arbres, encore moins en hiver !
La jeune fille se coucha, sa Changeline l’ayant habillée d’un confortable pyjama.
Son « fiancé » partit se changer dans la salle de bain, et elle soupira. Même sous une forme humaine, il conservait son incroyable beauté, mais les mèches noires dans sa chevelure d’argent lui manquaient.
Peut-être était-ce cela qui l’attirait chez lui ?
Le fait qu’il soit différent. Et pas seulement sur le plan physique, mais aussi sur le plan moral. Robin était si gentil, si attentionné… et il émanait de lui un réconfortant sentiment de sécurité.
Tara soupira à nouveau.
L’elfe était un guerrier. Il était fait pour combattre. Et il pensait sûrement à d’autres choses qu’à elle. Galant la réconforta mentalement, abandonnant ses protestations à l’encontre de sa forme de chat.
Il lui montra une image d’elle en train de combattre un Sangrave, une épée à la main, sous le regard surpris de Robin.
L'Héritière sursauta, retenant de justesse un cri de joie. Saisissant son Familier, elle se serra dans ses bras, ignorant son mécontentement.
- Galant, tu es génial ! murmura-t-elle.
Une expression intriguée apparut sur le visage de Robin, qui venait de sortir de la salle de bain.
Tara détourna le regard. Pourquoi les elfes avaient-il une ouïe aussi fine ?
Il se coucha, puis éteignit la lumière.
- Bonne nuit, Tara.
- Bonne nuit Robin.
Un épais silence tomba.
Lui tournant sur le dos, il regarda le mur, perdu dans ses pensées. Après un long moment, Tara finit par s’endormir.
Quand elle se réveilla, un peu plus tard, Robin n’était plus là. Elle ouvrit les yeux, inquiète, et le vit debout près de la fenêtre, regardant le paysage enneigé à travers la vitre
La jeune fille l’observa un long moment, admirant la lumière de la lune qui éclairait ses cheveux blonds, leur donnant une légère teinte argentée, ses yeux bleus si clairs, les longues mèches noires qui parsemaient sa chevelure, ses oreilles pointues…
Tara sursauta.
Il était en train de reprendre sa forme d’origine !
Sans avoir rien remarqué, toujours perdu dans ses pensées. La jeune fille contacta mentalement la Pierre Vivante.
- Mais qu’es ce qui se passe ?
- Toi vouloir voir joli Robin, moi montrer joli Robin !
L’Héritière regarda le plafond d’un air exaspéré.
- Mais les nonsos ne doivent pas le voir !
La Pierre ronchonna mentalement, puis rendit à l’elfe son apparence humaine sans qu’il ne s’en aperçoive.
- Joli Robin mieux en elfe ! fit la Pierre Vivante. Gâchis de le cacher !
Tara coupa le lien mental. Galant ne fit pas de commentaires, mais on sentait clairement que si son apparence lui aurait permis de rire, il ne se serait pas gêné.
Robin se coucha un peu plus tard, se demandant pourquoi il avait mal au bout des oreilles.
Le lendemain matin, quand Tara se réveilla, elle n’ouvrit pas les yeux tout de suite. Elle se sentait si bien…
Robin était également réveillé mais gardait les yeux fermés. Pour une fois qu’il n’avait pas envie de se lever…
Ils ouvrirent les yeux en même temps…
… et sursautèrent.
Dans son sommeil, Tara s’était blottie contre Robin, qui l’avait entouré de ses bras !
Rougissant jusqu’à la racine des cheveux, les jeunes gens se séparèrent. Ils restèrent silencieux un long moment, puis la jeune fille décida de se recoucher vu l’heure très matinale.
L’elfe alla faire sa toilette, puis quitta la chambre. L’Héritière se leva peu après, n’arrivant pas à se rendormir. Une fois lavée et habillée, elle jeta un coup d’œil à travers la fenêtre.
Le village était silencieux. Robin était le seul à l’extérieur, se promenant tranquillement.
En apparence.
En fait, il surveillait les environs. Et tentait de se calmer.
Son esprit était totalement occupé par ce qu’il avait découvert en se réveillant. L’elfe changea de direction pour s’éloigner de l’hôtel, espérant que quand il se déciderait à venir, Tara serait avec les autres.
Rien qu’en pensant à elle, Robin se sentait gêné. Il aurait dû écouter son instinct qui lui avait dicté de dormir ailleurs, dans un autre hôtel. Même si de toute façon, il serait revenu ici pour s’assurer que Tara soit en sécurité.
Et surtout que ça lui déchirait le cœur d’être éloigné d’elle.
L’elfe soupira. Il s’était rendu ridicule, et n’avait jamais eu autant honte de sa vie. Robin tenait à l’amitié de Tara plus que tout, et n’avait pas envie que les sentiments qu’il éprouvait la gâche.
Mais n’était-ce pas à cause de ses sentiments qu’il tenait tant à l’amitié de Tara ?
Cette pensée lui tira une grimace. Elle allait finir par le rendre fou !
Il regarda sa montre crée par magie, et sursauta. Sa balade s’était éternisée plus longtemps qu’il ne l’avait cru, puisqu’il était déjà neuf heures !
Robin rentra à l’hôtel au pas de course. Ses amis devaient s’inquiéter.
S’inquiéter était un euphémisme en ce qui concernait Tara. Elle était morte d’inquiétude. Délaissant son petit déjeuner, elle se leva et se dirigea vers la porte de la salle à manger.
La jeune fille était tellement préoccupée qu’elle heurta… Robin !
- Je suis vraiment désolé d’être en retard, s’excusa-t-il.
Puis il se rappela qu’ils étaient censés êtres fiancés.
- Chérie, ajouta-t-il précipitamment.
- Ce n’est pas grave, répondit-elle, masquant sa gêne.
Ils allaient rejoindre les autres quand un cri les fit sursauter.
- Et attendez ! s’exclama une serveuse. Vous avez oublié la tradition ! Regardez, vous êtes sous une branche de gui !
Ils la regardèrent, sans comprendre.
- Ah, les jeunes ! s’exclama la serveuse. Vous ne connaissez rien au coutumes ! Deux personnes qui se rencontrent sous une branche de gui doivent s’embrasser !
Cal, qui buvait un chocolat chaud, avala de travers et manqua de s’étrangler, dissimulant son fou rire.
- Attendez, je veux prendre une photo ! cria le Voleur.
Vraiment très gêné, Robin enlaça Tara.
Pendant un court instant, ils se regardèrent, puis la jeune fille ferma les yeux, incapable de soutenir le regard de l’elfe qui fit de même.
Leurs lèvres se rencontrèrent…
Pendant un court instant qui leur sembla durer une éternité, un instant plus magique que n’importe quel pouvoir, ils oublièrent tout…
Le bruit du flash de l’appareil photo les fit redescendre sur terre. Ils se séparèrent.
Tous les clients les regardaient avec un sourire amusé. Tara était tétanisée. Robin lui prit la main et l’entraîna vers la table où les attendaient leurs amis.
Moineau dissimula son émotion en buvant une grande gorgée de chocolat chaud qui lui brûla la gorge. Fabrice et Cal cachèrent leur gêne en regardant la photo sur l’écran de l’appareil numérique.
- Elle est vraiment magnifique ! remarqua le terrien.
Ils finirent leur petit déjeuner en silence.
Robin ne mangea presque rien. Contrairement à ce que Cal pensait, il détestait cette situation. Et le premier baiser avec Tara ne faisait qu’enfoncer le couteau dans la plaie. Cette comédie le faisait souffrir, et il n’aimait pas qu’on joue avec ses sentiments.
L’elfe avait envie de partir. Pour la première fois de sa vie, il avait envie de fuir. Il avait peur, mais pas dans le sens habituel du terme.
Peur de ses sentiments.
Malgré cela, Robin resta. Pour le bien de Tara. Il continua cette douloureuse comédie tout au long de cette horrible journée.
Inconsciente de cela, l'Héritière continuait de son côté, mais n’arrivant pas à ce concentrer sur quoi que ce soit.
Elle était heureuse.
Heureuse, loin d’Omois, de son titre d’Héritière Impériale, de l’angoisse de devenir Impératrice, de Magister et de tous les complots. Heureuse, près de ses amis et surtout près de Robin.
Robin…
Le baiser qu’ils avaient échangé était gravé dans sa mémoire. Dans son âme. Même si elle savait que ça ne se reproduirait peut-être jamais, elle ne pouvait s’empêcher d’être heureuse.
Au dîner, Cal lança avec un sourire ironique :
- Vous formez un couple parfait !
La jeune fille rit, tandis que l’elfe se forçait à sourire.
Dans un salon privé, protégé par un Discretus, ils discutèrent abondamment de leur mission. Robin se détourna de la conversation au bout d’un moment, regardant les flammes dans l’âtre de la cheminée, perdu dans ses pensées.
Il n’écoutait plus, l’esprit détaché du monde, observant les flammes en ne pensant à rien.
- Robin…
En entendant cette voix lointaine l’appeler, l’elfe reprit ses esprits.
- On va se coucher, expliqua Cal.
- Déjà ? demanda Robin, surpris.
- Il est presque minuit, indiqua Moineau d’une voix inquiète.
Il sursauta.
- Allez-y, je vais rester encore un peu.
Tara fut la dernière à quitter la pièce. En passant la porte, elle se retourna.
L’elfe avait de nouveau l’esprit ailleurs, et il se tenait totalement immobile.
Ce fut là que l'Héritière le retrouva le lendemain matin, morte d’inquiétude depuis qu’elle s’était réveillée en s’apercevant qu’il ne s’était pas couché cette nuit. Mais au lieu d’être soulagée, son inquiétude se transforma en angoisse.
Depuis la veille, Robin n’avait pas bougé un seul muscle.
A suivre...