Le livre de Neferska

Voila la place spéciale d'ou l'histoire que Néferska écrit sera et pour les messages, commentaires, ce sera dans le flood ou dans un sujet à part. Merci.

Chapitre 1 (Neferska, mets les autres chapitres please)

Chapitre 1 :

La pleine lune brillait fort dans le ciel, annonçant que minuit approchait. Memphis était silencieuse et tous dormaient profondément après une dure journée de travail d’un sommeil épuisé, mérité ou non. Car ce n’était pas tout les habitant qui était de vaillants scribes, artisans, marchands ou prêtres. Certains vivaient comme des sangsues, aspirant le moindre debens que pouvait posséder le malheureux ciblé par des fonctionnaires sans scrupules qui l’appauvrissait de jours en jours. D’autres préféraient voler, dans les coins sombres comme chez leurs victimes endormies, n’hésitant pas d’utiliser un poignard nettement plus convaincant lorsque l’envie prenait à leurs proies de jouer aux héros. Heureusement, Memphis n’était pas sans protection contre ces brigands. Les Medjays, soldats du Pharaon, veillaient et il n’était pas rare de voir des voleurs arrêtés et punis pour leurs crimes par les courageux militaires. Cependant, même eux avaient une crainte qui grandissait de jours en jours, jusqu’à les rendre si paranoïa qu’ils n’en dormaient plus la nuit sans leurs armes sous leur lit. Et même ça, c’était pour les moins touché par cette phobie.
Ce qu’il les effrayait tant ?
Tomber sur le « fils de Seth ».
Le terrible voleur, partout à la fois mais nulle part en même temps. Il volait chaque nuit, chaque jour et son bilan de crimes allait toujours en grandissant, jamais surpassé. L’habile bandit était plus souple qu’un chat, plus rapide qu’un guépard et plus rusé que Seth lui-même, ce qui lui avait valu son surnom de « fils de Seth ». Tous les habitants d’Égypte, du Caire jusqu’à Assouan, s’entendaient pour dire qu’il était un démon qui n’amenait que le trouble dans la paix et la quiétude du règne de Hatshepsout, leur reine actuelle.
Un bruit suspect troubla le calme paisible de la nuit et alerta les Medjays qui patrouillaient non loin de là. Ils le savaient. Ils savaient qui avait fait ce bruit. La sonorité tintait trop comme une provocation et elle était propre à l’habitude de son créateur. Le « fils de Seth » avait à nouveau frappé. Très près d’eux, cette fois-ci, sans qu’il n’alerte les gardes.
Un des soldats, un vétéran, tenta, sans succès, de calmer les nouvelles recrues qui l’accompagnaient dans sa ronde de minuit. Mais rien à faire : les novices avaient entendu les rumeurs des ingénieuses fuites du voleur alors que les Medjays le croyaient à leur merci. Les nouveaux gardes n’avaient aucune envie d’aller voir ce qui se passait, surtout avec la noirceur oppressante qui pouvait dissimuler le « fils de Seth » n’importe où.
L’aîné se fit plus pressant, chaque seconde amincissait leurs chances de réussir à retrouver le voleur et à lui donner la leçon qu’il méritait grandement. À regret, les Medjays obéirent, sachant fort bien que s’ils continuaient à s’entêter, la corvée d’eau leur reviendrait par un « pur hasard ». Ils auraient préféré se battre à mains nues avec un crocodile du Nil plutôt que faire face au « fils de Seth » mais ils n’avaient pas le choix, les Medjays auraient eu de sérieux problèmes s’ils avaient décidés de déserter pour échapper à leur devoir. Ou à leur mort.
Ils avancèrent silencieusement, essayant de ne pas faire trop de bruit.
Quoique ce fût peut-être un peu inutile, le voleur savait sûrement déjà que les Medjays étaient à ses trousses.
Ils rasèrent les murs de deux maisons rapprochées, veillant à bien rester dans l’ombre complice.
Mais même obscurité pouvait être traîtresse. Deux yeux gris métalliques percèrent la noirceur, surveillant attentivement les trois silhouettes découpées dans le noir de la nuit, un petit sourire moqueur flottant sur ses lèvres…
Les Medjays atteignirent rapidement la maison d’où provenait le bruit. À nouveau, il retentit. Les gardes ricanèrent nerveusement. Le « fils de Seth » avait trahit sa présence et avait indiqué sa position exacte. Il n’était pas si malin que ça, finalement !
Ils se trompaient lourdement.
Car, lorsqu’ils entrèrent dans la maison cambriolée avec la certitude de faire le meilleur coup de leurs carrières, elle était vide. Absolument et définitivement vide.
Il était partit.
Soupçonnant une ruse, le vétéran Medjays fit fouiller toutes les pièces. La maison appartenait à un riche commerçant, sa demeure possédait donc deux étages en plus du toit qui servait de lit lors des chaudes nuits. Après une infructueuse recherche au premier étage, ils s’engagèrent prudemment vers le deuxième. Le marchand à qui appartenait la maison était visiblement partit car ils ne rencontrèrent pas âme qui vive.
Il ne leur restait plus que la cuisine à fouiller. Les gardes s’approchèrent, surveillant aussi leurs arrières.
Un bruit de pot cassé les accueillit à l’entrée de la cuisine.
Le vétéran ordonna ses ordres. Une des recrues resterait en arrière en cas de problème. Lui et l’autre soldat entreraient vérifié la pièce.
Ils s’engagèrent prudemment. Ce qu’ils virent les laissèrent si perplexe qu’ils s’immobilisèrent.
Un ingénieux système de poulies et de cordes avait été rapidement mais savamment monté dans la cuisine et faisait tomber à environ toutes les cinq minutes un pot d’une étagère garnie. Il n’y avait qu’une personne qui pouvait avoir inventé cet habile dispositif. Le « fils de Seth » l’avait créé pour les entraîner dans un piège.
Comme un seul homme, les deux Medjays se regardèrent et levèrent les yeux au plafond.
Il était là.
Le « fils de Seth » était bel et bien dans la pièce, accroché aux parois des murs rapprochés à cette endroit.
Il sourit, ses yeux gris brillant de plaisir dans la pénombre de la pièce. Avant que les deux soldats aient pu avertir l’autre garde, le voleur les assomma proprement en frappant leurs têtes l’une contre l’autre.
Et avant même que les deux corps mous ne touche au sol, le « fils de Seth » était sortit de la cuisine et filait, plus vite qu’une flèche. Le garde en faction en arrière se retourna vivement et, voyant ses deux camarades assommés, tira son épée de son fourreau. Une ombre le frôla et, plus nerveux que jamais, il regarda autour de lui.
Le « fils de Seth » se tenait à une coudée du Medjay, l’air goguenard. Il se moquait visiblement de lui. Sa longue cape de cuir noir bordé de fils rouge et les quelques colliers qui pendaient à son cou lui donnait un vrai aspect de voyou. De ses cheveux noir-brun, ses remarquables yeux métallisés et sa peau basanée émanaient une personnalité sauvage et indomptable. Et il tenait un sac plein d’objet précieux, fruits de son vol nocturne, dans une main. C’était la première fois que la recrue voyait le mystérieux voleur mais il en connaissait assez sur lui pour craindre pour sa vie. Surtout avec les innombrables lames qui pendaient à son court pagne blanc et dont le « fils de Seth » savait que trop bien se servir. Mais la posture provocatrice de celui-ci énervait énormément le fier Medjay. Celui-ci prit une posture d’attaque, s’attendant à une offensive de la part du voleur. Les soldats du Pharaon n’étaient pas des trouillards et ils étaient respectés partout où leur réputation de justicier sans merci allait. Cependant, ils faisaient exception devant le « fils de Seth » qui avait déjà tué cinq des leurs durant leurs affrontements.
Mais ce que ne savaient pas le garde, c’était que ces Medjays utilisaient leur position sociale pour escroquer les paysans en leur faisant payer une lourde taxe en échange de leur sécurité. Le voleur avait plutôt rendu un fier service à ces malheureux en éliminant les malotrus. Mais le soldat ne le savait pas et pensait qu’il tuait pour le plaisir. Et qu’il allait sûrement rejoindre ses victimes bientôt.
Le « fils de Seth » le surprit. Il ne dégaina pas de poignard comme s’attendait la recrue. Le voleur sourit à nouveau. Son plan marchait à merveille et ils étaient tous tombés dans le panneau.
Vif comme un chat, il se glissa entre le soldat et le mur et s’élança près de la fenêtre. Sûr de son coup, il grimpa sur le rebord et, après un clin d’œil complice au Medjay étonné, il sauta, sa cape flottant derrière lui.
Le garde ricana nerveusement. Qu’il était stupide ! Ils se trouvaient au deuxième étage, le voleur n’avait aucune chance de s’en sortir vivant ! Il s’approcha et se pencha en bordure de la fenêtre, pensant retrouver le corps disloqué du « fils de Seth » quelques mètres plus bas.
Il eut une mauvaise surprise.
Car le voleur était malin mais surtout très audacieux. Après être sauté, il avait contrôlé sa chute et était silencieusement atterrit sur le toit de la bâtisse voisine. À présent, il sautait de maison en maison, aussi souple qu’une panthère. Grande. Dangereuse. Et insaisissable.
Le « fils de Seth » se mouvait si rapidement qu’il finit par donner la nausée au Medjay qui tentait tant bien que mal de le suivre des yeux. Le garde s’affaissa un peu sur le rebord de la fenêtre, étourdi.
Et une dernière fois, l’astucieux voleur se retourna, tel un lion abandonnant sa proie. Encore un fois, il esquissa un vilain sourire, conscient de sa nouvelle victoire sur les Medjays. Bientôt, la nouvelle circulerait sur toutes les bouches. Le « fils de Seth » avait encore une fois échappé à une patrouille d’excellents Medjays.
Le soldat dans la maison sortit et alerta une patrouille plus nombreuse. Ceux-ci eurent beau contrôler toutes les sorties de la ville, toutes les rues et tous les bourgs les plus mal famés des environs, ils ne retrouvèrent pas le voleur.
Il s’était volatilisé, emmenant avec lui une importante quantité d’objets précieux.
La nuit passa sur un pied d’alerte pour les soldats du Pharaon. Mais lorsque l’aurore arriva, ils durent se rendre à l’évidence : le « fils de Seth » s’était à nouveau évaporé en ridiculisant les Medjays, il était le plus malin et le pire fléau de toute l’Égypte.
Dans la nuit, deux yeux gris étincelaient, cachés entre deux ruelles sales, et observaient attentivement les patrouilles qui passait nerveusement devant son repaire. Un sourire ébauché et un coup de vent. Il était repartit. Insaisissable.

pouquoi j'ai l'impression de me faire exploiter???


Chapitre 2 prise 2 :

Au même moment, dans une autre partie de la ville, se déroulait une fête grandiose dans le palais. Les musiciens faisaient résonner doucement lyres et flûtes et les danseuses virevoltaient en faisant résonner leurs tambourins. La musique emplissait l’air d’un éclat joyeux tandis que les invités parlaient et riaient. La fête était en l’honneur du futur Pharaon Tahy et de sa prochaine union avec Hatshepsout pour légitimer son accession au trône. Il était un cousin de celle-ci, qui venait tout juste de perdre son mari et Pharaon Thoutmosis II. Les Grands Prêtres l’avaient alors désigné comme successeur et l’avait dépêché à Memphis. Dès lors, on l’avait traité en roi, ce qu’il allait d’ailleurs devenir très bientôt avec l’aide involontaire de Hatshepsout. Assit sur son trône il s’ennuyait, malgré toute l’agitation autour de lui. La reine était partie en abandonnant son siège et s’amusait avec quelques Grandes Prêtresses et sa dame de compagnie Akthy, dans un coin de la salle. Tahy était seul sur le siège surmonté.
Il soupira. Ces cérémonies étaient d’une ennuie ! Il s’accouda irrespectueusement sur un appuie-bras de son trône et regarda les invités. Il y avait des Grands Prêtres bien sûr, logés et nourrit par le palais, et quelques prêtresses aussi qui les accompagnaient. Des dames de compagnie et des courtisans erraient parmi les invités, désoeuvrés. Les plus riches hommes de toute l’Égypte s’étaient également déplacés et quelques hauts fonctionnaires méritants flânaient ici et là, ne sachant pas trop quoi faire. En tout, une cinquantaine d’invités venus de partout sur les Deux-Terres festoyait dans le palais de Memphis. Tahy soupira. C’était tous de braves mais ennuyeux gens. Et Tahy comptait déjà en virer quelques-uns juste après son mariage. Comme ça, il pourrait les remplacer par des gens plus…compétents à son goût.
Il était en train de balayer la pièce du regard lorsqu’il la vit.
Elle était de loin la plus belle de toutes les femmes qu’il n’ait jamais vues.
Et il en tomba amoureux au moment même où il posa son regard sur elle.
Sa belle robe blanche de prêtresse d’Isis mettait en valeur sa voluptueuse chevelure noire, ses renversants yeux vert émeraude et sa peau basanée. De discrètes parures l’ornaient et son dynamisme et sa grâce rendaient chacun de ses mouvements empreints d’une douceur infinie.
Elle se trouvait dans un coin de la salle et parlait avec d’autres prêtresses, riant de leurs potins. Tahy n’avait d’yeux que pour elle. Pour elle et pour elle seule. Il en était devenu fou d’amour. Cela ne faisait même pas une minute qu’il l’avait aperçu et il ne lui avait jamais parlé mais il lui semblait la connaître depuis toujours.
Il fut surprit par la dose de courage qu’il lui fallut pour se lever et aller à sa rencontre. Ses genoux étaient chancelants et il transpira sans le laisser toutefois paraître. C’était la première fois qu’il se sentait ainsi. Jamais auparavant une fille avait fait un tel effet sur le futur Pharaon de dix-neuf ans.
Il s’approcha d’elle, veillant à ne pas l’alerter. Il voulait la surprendre et lui montrer qu’il était le futur Pharaon. Habituellement, cela avait toujours marché et ce vieux truc infaillible ne faiblissait jamais.
À première vue, elle semblait âgée de dix-sept ans mais Tahy pouvait se tromper. Il s’approcha doucement d’elle en préparant son jeu de beau séducteur riche et snob :
- Alors ma jolie, on s’amuse ? demanda-t-il d’un air dégagé.
En le reconnaissant, les jeunes filles qui parlait avec la prêtresse se levèrent chacune à leur tour et gloussèrent qu’elles devaient aller voir quelqu’un ou faire quelque chose. Tahy et la jeune fille était maintenant seuls dans leur coin. Celle-ci le toisa du regard, visiblement mécontente. Elle détestait se faire aborder ainsi par des imbéciles de dernière classe. Et le futur Pharaon ne lui inspirait pas du tout confiance. Elle sentait qu’il avait une idée derrière la tête et cela lui déplaisait.
Elle tenta de s’esquiver par la droite mais Tahy l’en empêcha en plaquant sa main sur le mur devant elle.
- Tu ne veux tout de même pas partir sans m’avoir dit ton nom, quand même ! Moi, je suis Tahy, le futur Pharaon, cousin de la reine Hatshepsout. Mais tu peux m’appeler Tay. Et toi, beauté, quel nom peut bien avoir une fille comme toi ?
Chose inusitée, une flamme verte apparut un instant dans le regard noir que lui lançait la jeune fille. Pourquoi fallait-elle qu’elle tombe toujours sur des idiots ? Elle se fichait bien qu’il soit le futur Pharaon ! Et elle n’allait certainement pas répondre, Tahy deviendrait impossible si elle lui disait son nom, il agissait comme les idiots qui n’arrêtaient pas de l’aborder. Et elle détestait ce genre de personne.
Le futur Pharaon commençait à s’impatienter. Fils unique, il n’avait jamais apprit le tact et la patience. Tous ce qu’il avait toujours désiré, il n’avait eu qu’à claquer des doigts et on le lui apportait immédiatement. Mais la belle jeune fille était trop charmante pour envisager de la laisser pour une autre. Et il aimait les défis et semblait en être tombé sur un de taille.
L’énigmatique prêtresse se faufila et parvint à un coin reculé de la pièce où le plafond s’ouvrait sur les autres étages, là où il n’y avait personne. Levant les yeux d’un air intéressé, elle regarda le niveau supérieur avec la ferme envie de s’enfuir en grimpant jusque là. Elle allait commencer son ascension et posait déjà le pied sur un pilier richement décoré d’hiéroglyphes colorés lorsqu’un main la retenue. Courroucée, la prêtresse se retourna pour voir que Tahy l’avait encore une fois suivie. Décidément, celui-là serait difficile à faire lâcher prise.
Le futur Pharaon la regarda dans ses yeux verts. Jamais il n’en avait vu de semblable, si mystérieux, si…envoûtant. Tahy se nota que, lorsqu’il l’aura épousé, de gré ou de force, il devait absolument convoquer les souverains des pays soumis pour leur montrer les magnifiques yeux de la prêtresse et en vanter la beauté.
À nouveau, il lui redemanda son nom. La prêtresse lui rendit un regard farouche.
Un bruit retentit vers l’arrière. Une des servantes qui faisaient le service venait d’échapper un plateau de coupes d’or remplit de vin, le meilleur de toute l’Égypte.
La jeune fille en profita pour se glisser entre le futur Pharaon et le pilier. Cette fois-ci, elle réussit et sa longue robe virevoltait à sa suite tandis que ses innombrables bijoux cliquetaient entre eux. Elle parvint au balcon extérieur avec une aisance féline. Rendu là, elle monta sur le rebord avec la ferme intention de s’enfuir. Elle était venue pour s’amuser, pas pour se faire draguer par un futur Pharaon à la noix !
Remis de sa surprise, Tahy l’avait suivie, encore une fois. En la voyant s’incliner vers le sol, il tenta de la raisonner :
- Voyons, par Rê, ce n’est pas vrai ! Tu n’as tout de même pas l’intention de sauter ! C’est de la folie ! Viens, rentre avec moi reprendre tes idées. Je pourrais faire de toi une de mes reines !
L’énigmatique prêtresse le fusilla du regard. Sans parler, elle s’élança dans le vide. Le futur Pharaon tenta, sans succès, de la rattraper, mais il était trop tard. Les yeux plein d’inquiétude qu’elle se fasse mal, il se pencha sur le rebord.
Elle atterrit souplement sur la petite rue en bas et se fondit dans la nuit noire. Introuvable. Tahy s’y était prit de la mauvaise manière et, maintenant, elle lui filait entre les doigts.
Très énervé, il fila entre les convives et retrouva les prêtresses qui accompagnait la mystérieuse prêtresse quelques minutes plus tôt et leur demanda son nom. Étonnées mais voyant visiblement qu’il était à bout, elles lui indiquèrent sa position sociale.
- Je veux savoir son nom, pas son rang !
- Nous ne le connaissons pas, elle est trop importante pour que nous puissions savoir son nom, fit une des prêtresse la tête baissé en signe de soumission. Nous n’avons droit de savoir seulement qu’elle est la Magicienne d’Isis.
Cela n’étonnait pas vraiment Tahy vu la façon dont elle avait disparue.
Furieux mais néanmoins plus calme, couru plus qu’il ne marcha jusqu’à son vizir et l’apostropha d’une manière agressive, désireux d’en savoir plus le plus vite possible :
- Quel ? Quel est le nom de la Magicienne d’Isis ? Je veux le savoir tout de suite !
Il fulminait tant que la petite phrase de son fonctionnaire principal se perdit dans les soufflements rauques du futur souverain. Voyant que celui-ci n’avait pas comprit et qu’il risquait fort de perdre son emploi, le vizir répéta :
- Mais…on m’a dit que ce n’était pas très recommandable de lui parler ou de la fréquenter, votre Majesté. Êtes-vous sûr de ce que vous dite ?
- Aussi sûr que tu seras renvoyé si tu ne réponds pas maintenant !
À regret, le vizir lui souffla un nom. Tahy se montra satisfait de sa réponse et repartit sur le balcon. Il n’espérait pas la retrouver, elle était trop agile comme le prouvait son saut d’environ cinq mètres sans se faire mal. Il voulait plutôt se rappeler de la direction qu’elle avait prit pour ensuite la signaler aux Medjays. Ceux-ci pourraient alors la retrouver rapidement et la lui ramener. Jamais Tahy n’aurait fait ça pour une autre fille mais celle-là était trop spéciale pour la laisser filer entre ses doigts. Personne ne lui avait jamais tenu tête et aucune fille ne l’avait ainsi rejeté. Tahy voulait la retrouver. Et tant pis pour Hatshepsout et pour ses plans, il se concentrerait sur la Magicienne d’Isis jusqu’à ce qu’il la retrouve. Et l’épouse, de gré ou de force.

Un Medjay affolé entra précipitamment dans la pièce, faisant claquer les lourdes portes de bois. Comme un fou, il s’élança vers le vizir puis, couru vers le futur Pharaon pour lui annoncer la mauvaise nouvelle. Le « fils de Seth » rôdait près d’ici et il avait encore une fois déjoué des soldats. Il fallait faire vite s’ils voulaient le retrouver. Il appartenait au futur Pharaon de décider dans un cas pareil. Mais Tahy ne parut pas l’entendre. Il regardait au loin, imaginant sa vie avec une telle fille. Le Medjay gesticulait et tentait de lui expliquer un plan de son invention qui permettrait de retrouver facilement le voleur mais rien ni fit. Comme Tahy ne sourcillait même pas, le vizir s’occupa des préparatifs de sécurité et fit évacuer la fête. C’était devenu trop dangereux de rester dans le palais.
Avant de lui aussi partir pour un endroit sécuritaire, Tahy ayant déjà entendu les rumeurs sur ce dangereux « fils de Seth » et n’étant pas fou, il se retourna vers une fenêtre surplombant Memphis et murmura le nom de son amour, telle une promesse de retrouvailles :
- Je te rattraperais…Neferska.



La Magicienne d’Isis ne courait pas ni ne marchait vite. Elle savait que le futur Pharaon tenterait de la retrouver mais elle n’était pas inquiète. Neferska connaissait le moyen de disparaître vite et de rester caché aux yeux de tous. Elle parviendrait aisément à disparaître quelques temps, ou dû moins, jusqu’à ce que Tahy l’ai oubliée.
Neferska ne savait pas vraiment où aller. Elle se fiait à son instinct et lui faisait totalement confiance. Elle n’aurait peut-être pas été aussi confiante si elle savait qu’elle marchait droit vers le repaire du « fils de Seth »…

Chapitre 3 :

Après s’être bien joué des Medjays, le « fils de Seth » était partit dans une de ses cachettes préférées, là où nul n’osait mettre les pieds. C’était une vieille mine de tourmaline désaffectée et encombrée de roches dures. Les travailleurs avaient abandonné le chantier lorsqu’elle s’épuisa et, depuis, le « fils de Seth » en avait fait un de ses nombreux repaires. Personne n’aurait songer à venir fouiller ici et l’endroit était parfait à un détail : la mine se trouvait dangereusement près de Memphis. S’il pouvait y aller rapidement, on risquait également de le voir. Mais, comme chaque fois qu’il y allait, le voleur avait prit ses précautions et nul ne l’avait aperçu. Il allait passer une nuit tranquille…du moins, c’était ce qu’il croyait…
Le « fils de Seth » se coucha en s’étirant sur une natte posée à terre qui faisait office de lit. Il s'endormit plutôt rapidement, mais d'un sommeil très léger pour que personne ne puisse venir tenter de voler ce qu'il avait lui même...emprunté sans permission dans la maison du riche marchand…



Neferska rôdait. C’était le seul mot qui convenait. Elle furetait partout, son instinct lui dictait ses gestes. Après s’être enfuie de la fête, elle s’était doutée que Tahy mettrait à ses trousses des Medjays. Et elle ne s’était pas trompée. Après quelques coins de rues, elle avait aperçu un Medjays qui donnait des ordres à d’autres : « Trouvez-la et ramenez-la immédiatement. Elle est peut-être en danger, nous avons aperçu le « fils de Seth » dans les parages. N’oubliez pas, il la veut vivante et en bonne santé. »
Elle s’était alors éloignée à pas de loup, veillant à ne pas alerter les soldats et s’était dirigée hors de la ville. Neferska connaissait le coin, elle y avait passé toute son enfance avant d’être envoyé au temple d’Isis. Notamment, elle se rappelait d’une vieille mine désaffectée dans les environs…

Après quelques minutes de marche silencieuse, elle arriva enfin en vue de la mine. Fébrilement, elle y entra. À première vue, le souterrain était désert mais Neferska fit tout de même attention, quelque chose lui disait qu’elle n’était pas seule... Elle s’enfonça davantage dans la mine.
Soudain, elle perçut un mouvement dans le noir. Neferska se tapi dans l'ombre d'un mur, tous les sens aux aguets. Décidant enfin d’aller voir, elle s’approcha doucement. Malgré l’obscurité, elle discerna une silhouette masculine, visiblement endormie. Elle ne savait pas qui il était mais il ne lui était pas étranger…
Elle plissa du nez. Quelque chose la poussait à le réveiller et à lui parler de quelques…détails. Mais Neferska n’allait certainement pas le faire, il avait des poignards qui pendait à sa ceinture et un long sabre à portée de mains. C’était trop dangereux. Malgré tout, elle s'approcha encore plus, ses pupilles vertes brillant dans le noir. Il lui semblait qu'elle le connaissait sans jamais l'avoir vu. Étrange...
Neferska se rapprocha davantage afin de mieux discerner son visage.
Et elle se retrouva avec un poignard sous la gorge.
Alerté, le « fils de Seth » s’était levé d’un bond et avait fermement plaqué l’intruse sur une paroi de la mine. Ensuite, d’un geste vif, il avait appliqué son poignard préféré sur la gorge de Neferska. Sans quitter des yeux l’inconnue, le « fils de Seth » prit sa lampe qui diffusait jusque là trop peu de lumière et allait la rallumer lorsqu’elle le fit très bien toute seule. Étonné mais néanmoins sans s’en soucier plus que ça, il reposa la lampe et regarda l’intruse.
Une jeune fille.
C’était une jeune fille.
Il s’attendait à plus menaçant, à vrai dire. Comme un mercenaire ou un chasseur de prime.
Mais pas un Medjay, ils étaient beaucoup trop inoffensifs ceux-là.
Elle avait les cheveux noirs et la peau bronzée, comme tout les Égyptiens, en faites, mais c’était ses yeux qui avait quelque chose de remarquable. Ils étaient verts, chose assez rare en Égypte, et une flamme émeraude apparaissait temporairement dans ses iris. Et il dégageait d’elle une énergie sauvage et mystérieuse. Elle était à en couper le souffle, il n’était pas étonnant que Tahy soit tombé amoureux d’elle.
« Elle est mignonne. Mais trop courageuse… » Pensa le voleur.
- Toi, t’es trop téméraire. N’as-tu donc pas peur du danger ?
Neferska répondit nonchalamment, nullement impressionnée d’avoir une lame sous la gorge :
- Le danger fait partie de la vie. À chaque jour, on l’expérimente, on le goûte et on le subit… Alors je ne le crains pas. Toi non plus d’ailleurs, pour me menacer.
Le « fils de Seth » fut surprit par sa réplique. Personne ne lui avait jamais dit quelque chose de semblable, elle devait sûrement ignorer son identité !
- Pour qui te prends-tu ? Tu ne sais donc pas qui je suis ?
Neferska le détailla du regard dans la mesure du possible car le « fils de Seth » la tenait fermement sur le mur. Elle conclu donc avec un petit sourire, après un examen sommaire de son apparence :
- Cheveux noirs, habillé de cuir, un peu sale, avec une impressionnante quantité d’armes cachées un peu partout et un sabre à portée de main près d’un sac de cuir. Tu es un voleur. Mais pas n’importe quel voleur. Peu de gens sur les Deux-Terres ont les yeux gris, et aucun voleur n’en a. Sauf un. N’est-ce pas, « fils de Seth » ?
Celui-ci ne broncha pas. Il était recherché partout en Égypte, elle devait avoir entendu parler de lui…ou peut-être était-elle une des victimes de ses vols. Ce qui l’étonnait, c’était qu’elle disait cela sans même frémir. Comme si elle n’avait jamais entendu parler de sa réputation.
Elle reprit la parole :
- À ton tour. Devine qui je pourrais bien être…
Le « fils de Seth » était un voleur rusé et intelligent, ce n’était pas pour rien que les Medjays tremblaient de peur en le voyant. D’un rapide coup d’œil, il devina presque tout sur elle :
- Tu es habillé d’habits luxurieux et tu portes beaucoup de bijoux. Tu étais à une fête, tes cheveux sentent encore l’huile parfumée. Mais tu t’es enfuie, un accroc sur ta robe au niveau des chevilles prouve que tu as dû sauter d’un balcon. Tu fais partit de la haute société, tu es maquillée et habillée richement. Ton Khôl autour des yeux n’est pas encore sec, ça ne fait pas très longtemps que tu es partie. Est-ce vrai ?
- Bravo ! Tu l’as presque. Je me suis enfuie d’une fête en l’honneur du futur Pharaon Tahy parce que celui-ci m’énervait trop. Tu parles d’un crâneur ! S’il pensait m’impressionner… Enfin, je suis partie en sautant du balcon, histoire de lui donner une bonne frousse, je crois que ça l’a marché… Mais si je fais partie de la « haute société » comme tu dis, ce n’est que parce qu’elles me craignent. C’est parce que je leur fais peur…
Le « fils de Seth » ne put s’empêcher de rigoler :
- Avoir peur de toi ? Mais qu’est-ce que tu peux bien faire pour les effrayer au point de faire tout ce que tu veux ?
Neferska soupira. Ah, encore un septique, visiblement. Très bien, elle allait lui montrer…
Doucement, elle tenta de glisser entre le « fils de Seth » et le mur. Ce qui ne marcha pas très bien. Le voleur, habitué à ce genre de feinte, la plaqua à nouveau et lui remit son poignard sous la gorge. Cette fois-ci, en guise d’avertissement, il lui coupa légèrement le cou et un peu de sang suinta de la blessure.
En faites, c’était ce qu’attendait Neferska.
D’une voix autoritaire, elle lui demanda d’enlever la lame. Le « fils de Seth » ne le fit que de quelques millimètres, juste assez pour qu’elle soit contente sans pouvoir s’enfuir. Il en avait vu des plus pires et ce n’était pas une simple jeune fille qui allait lui dire ce qu’il devait faire !
Neferska sourit délicieusement au voleur, qui ne comprit que plus tard.
Lentement, la plaie se referma et, après quelques secondes seulement, elle disparu complètement.
Plus une seule trace.
La coupure était guérie.
Horrifié, le « fils de Seth » lâcha son poignard qui tomba sur la pierre dure en faisant un « cling »sonore. Il recula, encore sous le choc. Une sorcière ! C’était une sorcière !
À nouveau libre de ses mouvements, Neferska commença par s’étirer, encore légèrement engourdie de son immobilité forcée. Puis, elle s’avança vers le « fils de Seth » pour lui expliquer quelques…détails la concernant.
Mais il ne fut pas du tout coopératif et recula à nouveau afin d’être à une distance respectable de Neferska. Elle sourit :
- Toi qui disait que il n’y avait aucune raison de me craindre tantôt…et te voilà à tout tenter pour que je ne t’approche pas !
- Ce…c’est quoi que tu viens de faire ? De la magie ? Je n’ai jamais vu personne guérir aussi vite ! Tu…tu es une sorcière ?
Le « fils de Seth » espérait que non, il s’était battu contre des Hyksos, des Nubiens et même des Syriens mais jamais contre un être doté de pouvoir magique ! Il n’était pas sûr de remporter contre une sorcière. Et il n’avait pas du tout envie de vérifier s’il avait raison, pour une fois.
- Non…je suis la Magicienne d’Isis, ce n’est pas la même chose. C’est depuis que je suis toute petite que je fais des choses bizarres du genre. Tu vois, maintenant, pourquoi je te disais que tu étais téméraire ? C’est parce que je suis tout aussi dangereuse que toi…